olivier godechot

Lundi 11 février 2008 | Libération

J'avais rédigé Jeudi 7 février au soir une interview électronique pour Libération. Mais finalement le format a changé et peu de choses ont été reprises. Mon interview se retrouvait en effet en retard sur l'actualité (les bonus ont été annoncés le 08 février 2008). J'avais donc formulé des hypothèses qui n'avaient plus lieu d'être quand le papier a été publié.
La Socgen contente ses chasseurs de primes
Pour ne pas perdre ses meilleurs éléments, la banque s'est pliée au rituel des bonus.
N. Co.
QUOTIDIEN : lundi 11 février 2008
Le cérémonial a été respecté. Vendredi, comme chaque année, les salariés des salles de marché de la Société générale ont été appelés l'un après l'autre par leur chef. Ce dernier leur a donné le montant de leur bonus. Chacun est ensuite allé se rasseoir à sa place, devant ses multiples écrans d'ordinateur. Ceux qui étaient contents du chiffre qui leur a été communiqué ont fait mine d'être déçus pour ne pas être jalousés. Ceux qui étaient vraiment mécontents ont manifesté à haute voix leur déception. Mais personne n'a crié sur les toits la somme qui sera versée sur son compte en banque. La discrétion est la règle en la matière.

Six zéros. Ainsi va la vie à la Société générale. Malgré Jérôme Kerviel et «ses» 5 milliards d'euros de perte, malgré les 2 milliards de provision sur les subprimes, il n'y a pas eu de révolution dans la politique de distribution des profits. Certains salariés du back-office (les soutiers des salles de marché) ont perçu quelques milliers d'euros, tandis que des traders stars ont touché des sommes avec six zéros. A certains, on a cité la crise comme responsable d'une moindre distribution. A d'autres, non. Cependant, on ignore - discrétion de la direction oblige - si l'enveloppe globale a été écornée par rapport à celle de l'année dernière.

Selon des sources internes, la baisse pourrait atteindre entre 10 et 20 % dans certains départements. Selon des sources syndicales, les 4 766 salariés de la Banque de financement et d'investissement (BFI) présents en France se sont partagés l'année dernière 405,7 millions d'euros de bonus. En extrapolant, on arrive au milliard d'euros pour les 11 000 salariés mondiaux de la BFI de la Société générale. Et on peut sans peine imaginer que la somme cette année reste appréciable. Surtout, que ces dernières semaines, les rumeurs les plus folles avaient couru. Il n'y aurait pas de bonus, les bonus pourraient être payés en actions... La direction avait finalement fait savoir que, malgré les événements, «les collaborateurs seront rémunérés en fonction de leur performance».

«Spoliés». Impossible en effet de toucher au sacro-saint bonus, sous peine de voir partir ses meilleurs éléments à la concurrence, les appels de chasseurs de tête se multipliant. «Un grand nombre d'opérateurs du front-office avaient de très bons résultats 2007 et peuvent s'estimer injustement spoliés par ce trou inopiné dont ils ne se sentent pas responsables, analyse Olivier Godechot, chercheur au CNRS qui a travaillé sur les bonus. Si la banque ne les paie pas comme ils estiment devoir l'être, ils peuvent se sentir déliés de toute obligation de loyauté et partir dans d'autres banques.» Les sommes étant versées fin mars, les salariés ne bougeront de toute façon pas d'ici là. Après, beaucoup de choses peuvent se passer...


LES COMMENTAIRES | COMMENTS

Ajouter un commentaire
Add a comment

Votre (Sur-)nom |Your (Nick-)name


Votre courriel |Your mail
(Il ne sera pas affiché |It will not be displayed))


Votre Commentaire | Your comment


Pour montrer que vous n'êtes pas un robot spammeur, merci de recopier l'image suivante en sens inverse
To show that you are not a spamming robot, please copy the content of the following image in reverse order
:

<< Retour au Commentaires

Français | English

Actualités   

OgO: plus ici|more here

Tweets (rarely/rarement): @OlivierGodechot

[Webmestre]

[Fil rss]

[V. 0.93]

HOP

Système d'aide à la publication sur Internet


000

clics / mois.