Stratification Sociale et Mobilité Sociale.

Introduction

 

Généralités méthodologiques.

 

Fiche

Grille

Méthode de travail.

Inciter à travailler

Exercices

Notation

Note effort.

Note qualité.

 

 

Les résultats. 38 personnes ont pu avoir une augmentation de leur note comme ça. Une augmentation de 1,2 points en moyenne pour ceux-ci.

 

Exo1

Lire obligatoirement, Serge Bosc, Stratification et transformations sociales, Nathan, « Circa ».

Premier chapitre à prendre en note pour Lundi 15/10/2001.

Documents.

Initiation à la dissertation

Cours.

Prise de notes.

Notes.

Examen. Annales.

Site internet http://olivier.godechot.free.fr/rouen/

Bibliographie. A distribuer ultérieurement.

Plan. Ibidem

 

A. Fréquence de la représentation de la société comme une composition de groupes différents, inégaux et hiérarchisés.

1. Désignation. Assignation d’individus à des groupes

Dans les débats politiques et sociaux, il est courant de faire référence à des divisions de la société. Groupes désignés comme favorisés, d’autres comme défavorisés. Exemple Jacques Chirac en 1995, campagne sur le thème de la « fracture sociale ». Séparation de plus en plus nette entre deux groupes, non définis entre le groupe des favorisés et le groupe des défavorisés. Lors de la campagne 2002, une nouvelle dichotomie a été mise à l’honneur, division sociale franco-française entre la « France d’en bas » et la « France d’en haut », concepts dont le premier ministre Jean-Pierre Raffarin nous dit qu’ils sont particulièrement subtils, justifiant ainsi l’absence de délimitation de leurs contours.

 

Ou bien, comme le rappelle Thomas Piketty, dans Les hauts revenus en France, lors de la tentative de suppression des allocations familiales pour les ménages à revenu supérieur à 25 000 francs en 1997, soit 10% des ménages les plus aisés, de nombreux mouvements (PC, la droite, l’Église…) ont dit que Jospin s’attaquait aux « classes moyennes ».

 

è On passe beaucoup de temps à désigner des ensembles aux intérêts différents. Désignation, selon la richesse, mais aussi d’autres critères.

 

Autre manière de désigner, en fonction du statut. Inséré / exclu. RMI = revenu minimum d’insertion (pour ceux qui ne sont pas insérés). Mais aussi autre sorte de division, en fonction du rapport à la loi : jeunes des cités, supposés dangereux et les autres, ceux qui respectent la loi.

 

Les forces politiques d’extrême droite désignent comme groupes pertinents (pour eux), les français d’un côté, les immigrés et les étrangers de l’autre, ou même parfois les français de souche et les métèques.

 

De même dans les conversations courantes de sociabilité, qui ne sont pas pour autant politiques, définition de l’appartenance de personnes à un groupe. Par exemple, « untel avec ses vêtements a un style bourgeois/ petit-bourgeois/ popu/ prolo/ etc. »

 

è Activité de délimitation de groupes très fréquente dans la vie politique et sociale. L’appartenance à ces groupes, selon une explication essentialiste, est supposée expliquer des traits de comportement.

 

Cette activité d’assignation d’identité collective, est réductrice. On réduit l’ensemble des caractéristiques à une seule. Du coup, on exerce une forme de violence. C’est pourquoi dans les sociétés démocratiques modernes, il est plus courant d’insérer les autres dans un groupe que soi-même. (en particulier pour tout ce qui concerne le style de vie). Sa propre position n’est pas redevable d’une seule caractéristique….

 

Toutefois la délimitation de groupes et l’assignation d’individus à ces groupes : une manière de se positionner négativement par rapport à ces groupes, de se situer dans la hiérarchie sociale.

2. Sentiment d’appartenance à un groupe. Représentation.

Même si l’explication d’un trait de comportement par l’appartenance à un groupe est courant pour les autres et réducteur pour soi, cela n’empêche pas des sentiments d’appartenance à des groupes d’exister. Par exemple étudiants. Enjeu pour beaucoup d’étudiants à se sentir étudiant. Se sentir comme faisant appartenir à un groupe social qui serait le groupe des étudiants. Groupe hors hiérarchie sociale.

 

Ou bien à la fin des études, important d’être et de se sentir cadre. Plutôt qu’ouvriers ou employés.

Être, se sentir intellectuel.

L’appartenance à certains groupes peut être valorisée et recherchée. C’est le cas des groupes en haut de la société française. En tant qu’elle assigne un statut.

 

L’appartenance à un groupe peut être aussi  une ressource comme un lieu de défense. Par la force du nombre. « ouvriers et paysans, nous sommes » (L’internationale, Eugène Pothier). Tradition dans la classe ouvrière anglaise (cf. Hoggarth, La culture du pauvre) de marquer l’opposition entre (us) nous et (them) les autres. Us, les gens comme nous, pas fiers, les ouvriers, eux, c’est les riches, les flics, les médecins, les employés, les patrons. Dans le nous, dimension de protection.

Mais aussi dimension d’action pour l’obtention de certains droits, privilèges. Confédération paysanne è regroupement collectif autour d’une identité traditionnelle, la paysannerie, remotivée, comme outil de lutte.

De même discours d’Arlette Laguiller, discours qui commence toujours par « Travailleuse, travailleur », parti qui se désigne comme ouvrier, « lutte ouvrière » et qui destine son discours à un certain groupe d’abord. Classe des travailleurs. Définition assez obscure du « travailleur ». Problème des partis marxistes, dont la classe pivot devient de moins en moins présente dans la vie économique.

 

L’appartenance à des groupes sociaux peut être revendiquée : source de statut, collectif de défense, de représentation et d’obtention de nouveau droit.

B. La stratification sociale : un problème scientifique et politique.

1. Un problème politique.

Comme on l’a vu au-dessus. Problématique politique.

Désignation de groupes. Problème est-ce que la société est une ou diverse, connaît la cohésion ou le conflit, est-elle égalitaire ou inégalitaire ?

Au final, juste ou injuste ? Si juste, le pouvoir peut maintenir la société en l’état et la société le pouvoir en l’état, si injuste, le pouvoir doit changer la société ou la société doit changer le pouvoir.

 

- Unité/Diversité.

Premier enjeu : unité de la société dont la politique est la représentation.

 

Société française. République française une et indivisible. Idéal unitaire. Etats-Unis, représentation + communautariste. Juxtapositions de groupes.

 

En France, Diversité à mine la société. Appartenance à affaire privé. Représentation à universelle.

CF. Corse, Tchador…

 

La mise en évidence de la diversité, danger, menace…

Au contraire, la société trop uniforme (la moyennisation), l’homme unidimensionnel, dans certains cas vus comme un danger. Une nouvelle forme de totalitarisme.

 

- Egalitaire / Inégalitaire.

Les groupes sociaux. à liés à l’inégalité. Inégalité sociale, richesse, pouvoir, prestige…

Inégalité peut être justifiée par des mérites différents (contre l’égalité qui rabote). Cf. Les visions libérales de la société, comme aux Etats-Unis. Ou au contraire elle peut apparaître comme injuste. (vision plus social-démocrate ou socialiste à réduire les inégalités comme mot d’ordre).

Inégalité peut être compensée par un mécanisme de mobilité sociale.

 

- Cohésion/Conflit.

La société peut être variée et inégalitaire, mais cette division peut être vue comme harmonieuse (ex : sociétés d’ordre / sociétés de castes).

Elle peut être vue comme conflictuel. Le conflit mauvais. Alternative : dénier le conflit (libéralisme) apaiser le conflit (vision réformiste) ou bien porter le conflit pour changer la société (marxisme).

 

En fin de compte, la conception des groupes sociaux a des enjeux politiques profonds. Puisque dans les différentes manières de concevoir les groupes sociaux, il y a en germe des conceptions de la justice sociale.

 

2. Un problème scientifique

 

- Opposition science <>  politique et idéologie

Problème scientifique différent du problème politique. Science doit se méfier de l’idéologie. Des exemples communs, des « moi je connais un ouvrier/un cadre/ qui ceci cela », des exemples à trois francs mis au service d’un préjugé idéologique.

Science doit se méfier des prénotions. Vision propre à chaque groupe social. Ethnocentrisme.

Sociologie : Étudier la société, étudier les divisions pertinentes. Quelles sont les divisions pertinentes ? pourquoi ? Qu’est-ce qui produit ces divisions ?

Quelles sont les conséquences de ces divisions sur les comportements ?

- Les chercheurs pas indépendants des conflits politiques.

Ils peuvent avoir une conception de la justice. La pure neutralité est impossible. Dimension politique toujours présente dans les travaux sociologiques de dénonciation, d’annonciation, de renonciation.

- Les chercheurs étudient la société, toute la société à ils doivent tenir compte non seulement des oppositions « objectives » de richesse, de pouvoir, etc.. Mais tenir compte aussi des modes de représentation de ces divisions.

Groupes qui commencent à être désignés à ça les fait exister. Exemple, groupe immigré. Constitution négative. Mais aussi positive à Le MIB. Mouvement de l’immigration et des banlieues.

 

- En outre les débats politiques influencés par le travail des sociologues et des économistes sur la division de la société en groupes. Donc ils débattent aussi à partir des débats disciplinaires.

 

Rapport à la politique très complexe. La politique est présente dans les termes eux-mêmes.

 

3. Définition des termes.

 

Stratification sociale, mobilité sociale ? De quoi s’agit-il au juste ? Ne devrions-nous pas avant de commencer l’étude définir quelque peu les termes principaux de notre étude ?

 

Emile Durkheim, père fondateur, nous recommande dans Les règles de la méthode sociologique, de bien définir les faits dont on entreprend l’étude et ceci afin d’écarter les prénotions, les fausses représentations de cet objet. « Ne jamais prendre pour objet de recherches qu’un groupe de phénomènes préalablement définis par certains caractères extérieurs qui leur sont communs et comprendre dans la même recherche tous ceux qui répondent à cette définition » (p. 35). On ne peut que souscrire à une telle nécessité, mais la réalisation est peut-être beaucoup moins évidente que ne le laisse penser l’énonciation d’un tel principe. En effet, commencer un cours sur les classes sociales, sur la stratification sociale, n’est-ce pas essayer tout au long du cours d’arriver à définir, par des ajustements successifs, par la confrontation de théories différentes aux définitions préalables différentes, ce que sont les faits sociaux. On ne pourrait réussir dans une telle optique à ne définir les termes dont nous commençons l’étude qu’à la fin. Mais problème, comment en commencer l’étude si l’on en réserve la définition que pour la fin ? Ne risque-t-on pas alors de tomber dans le genre de prénotions, celles-là même que Durkheim nous propose d’écarter par une définition préalable.

 

La solution que nous retenons ici est d’essayer d’établir quelques définitions provisoires, d’établir à l’aide du dictionnaire (Le Grand Robert, outil de travail indispensable des études supérieures) quelques éléments de définition très généraux, qui permettent à la fois de prendre la mesure de la dénotation des termes (i.e. l’élément invariant et non subjectif de signification et qu'on peut analyser hors du discours) mais aussi de la connotation des termes (i.e. sens particulier ou effet de sens d'un énoncé ou d'un élément linguistique que lui confère le contexte situationnel).

En effet les termes utilisés dans ce cours ne sont pas seulement des termes savants utilisés par quelques sociologues isolés du monde social. Ces termes désignent le monde social, ils sont utilisés dans le monde social, soit par des agents ordinaires, soit par des savants eux-même pris dans le monde social. Ils ont donc très souvent des connotations morales et politiques. Si je parle des « castes » de l’amphithéâtre, ou des « classes » de l’amphithéâtre ou des « strates » ou des « groupes », je ne désigne pas tout à fait la même chose. Je ne décris pas de la même façon les divisions du groupe considéré et je n’inscris pas ces divisions dans la même conception politique de la société.

C’est pourquoi pour décrire les divisions de la société, il faut tenir compte du sens des mots employés pour dire les divisions (classes, strates, ordres, caste, etc.) et aussi tenir compte des dérivations de ces termes, en particulier des verbes pour voir quelle type d’action précisément constitue ces « noms » de division sociale.

 

Je parlerais très rapidement des termes « Castes » et « Ordres », termes que l’on précisera dans la suite de son cours.

 

Avec Caste, vous avez de la chance. Pas de problème, le terme n’a pas de dérivé. C’est un terme bien défini qui renvoie directement à une réalité historiquement et géographiquement située celle de la société indienne.

Caste : 1659; portugais casta «caste hindoue», (XVIe); fém. de casto «pur», p.-ê. du lat. castus «pur, sans mélange»

« Se dit des classes très fermées de la société hindoue (aujourd'hui - et depuis Gandhi - théoriquement abolies). La caste des prêtres (- Brahmane), celle des guerriers, celle des bourgeois, celle des artisans, divisions hiérarchiques de la société hindoue. Les castes et sous-castes. Les parias ou intouchables sont hors-caste (n'appartiennent à aucune caste). »

Sans doute une définition aussi précise est-elle commode. Mais le problème que l’on pourra se poser, est celui de l’extension d’un tel concept hors de sa zone historique et géographique d’application. Peut-on parler des castes de l’ancien régime ou de celles de la société française d’aujourd’hui ?

 

Autant caste est un terme bien défini, autant ordre est un terme au sens multiple.

Ordre : Sens extrêmement nombreux.

« Disposition, succession régulière, constatée ou élaborée, imposée (de caractère spatial, temporel, logique, épistémologique, esthétique, moral...) » Idée de rang.

« Division de la société, hiérarchisée. » Les trois ordres.

Dérivés : Ordonner. Mettre en premier. En dernier. Avec l’idée d’ordres ou de sociétés d’ordres, apparaît l’idée que les individus sont rangés, que certains arrivent en premier mais que la société est un tout cohérent, unitaire, harmonieux en un mot ordonné.

 

Autant l’idée d’ordre suggère l’absence de conflit. « Là tout n’est qu’ordre et beauté » (« luxe, calme et volupté ») dit le Poête. (Baudelaire, Invitation au voyage). Autant l’idée de classes suggère l’idée d’une société beaucoup plus conflictuelle, déchirée par des conflits. Est-ce l’expression « lutte des classes » popularisée par le marxisme qui a définitivement fait passer les théories des classes sociales au rang des théories contestataires ?

 

 Classe : V. 1355; du lat. classis «classe de citoyens».

« Dans l'ancienne Rome, Chacune des catégories, entre lesquelles les citoyens étaient répartis (d'après le montant de leur fortune). »

Comices centuriates. Centuries regroupées en classes en fonction de la fortune. L’aspect conflictuel n’est pas présent d’emblée, mais la lutte entre patricien et plébéiens sous les Gracques contribuent à faire des classes une unité de division (au sens fort de la société romaine). Il est probable que lorsque les auteurs du 18ème et du 19ème siècle ont repris le terme et l’ont appliqués pour les sociétés qu’ils analysaient, aient eu en tête, pétris qu’ils étaient de culture antique, l’ancienne acception du terme (différence de fortune et de pouvoir politique) et les anciennes luttes entre les groupes ainsi désignés par le terme de « classe ».

- « Dans un groupe social, Ensemble de personnes qui ont en commun une fonction, un genre de vie, une idéologie, etc., et qui sont envisagées comme un sous-ensemble distinct et important de la société. » (Robert)

 

Classe è idée de séparation nette entre les groupes.

Un des enjeux du cours sera bien entendu l’étude de la variation de la définition donnée à la notion de classe sociale en fonction des auteurs. Il est toutefois possible de donner une définition assez générale des classes sociales plus précise que celle du dictionnaire. Nous reprenons ici la définition de Louis Chauvel, proposée dans « Le retour des classes sociales ? », Revue de l’OFCE, Octobre 2001, n°79.

 

« Une définition implicitement présente chez les sociologues souhaitant

disposer de critères empiriques peut être explicitée 4, définition qui

présente l’intérêt de sortir de nombreuses apories. On parlera de classes

sociales pour des catégories :

1) inégalement situées — et dotées — dans le système productif ;

2) marquées par une forte identité de classe, dont trois modalités

peuvent être spécifiées :

— l’identité temporelle (2a), c’est-à-dire la permanence de la catégorie,

l’imperméabilité à la mobilité intra- et intergénérationnelle, l’absence

de porosité aux échanges matrimoniaux avec les autres catégories

(homogamie) ;

— l’identité culturelle (2b), c’est-à-dire le partage de références symboliques

spécifiques, de modes de vie et de façons de faire permettant

une inter-reconnaissance ;

— l’identité collective (2c) à savoir une capacité à agir collectivement,

de façon conflictuelle, dans la sphère politique afin de faire reconnaître

l’unité de la classe et ses intérêt. ».

 

 

Envisageons maintenant les dérivations. Classer, classement, reclassement, déclassement. Classification, Classifier.

Les termes classer, classement, reclassement, déclassement, semblent plutôt renvoyer aux opérations des personnes elles-mêmes de positionnement dans une hiérarchie sociale. Au contraire, classifier et classification exprime plus l’idée d’un découpage théorique de la population. La classification, c’est presque une opération ensembliste (mathématique) è chaque personne doit être affectée à une seule catégorie et une seule.

 

Stratification : 1779; «couches superposées servant à purifier les matières ou à les fondre», 1578; du lat. des alchimistes stratificatio, -onis, de stratificare. - Stratifier.

« Stratification : Disposition des matériaux par strates (dans les terrains sédimentaires); processus géologique par lequel les matériaux se sont ainsi disposés ».

Strate : « Chacune des couches de matériaux constituant (un terrain, et, spécialt, un terrain sédimentaire). - Assise, banc, couche (supra cit. 6), lit (infra cit. 29); - Intrusion, cit. 2; lave, cit. 2. Les strates d'un ensemble archéologique. »

 

« Répartition en niveaux abstraits. Les stratifications sociales. » Robert

 

Idée de strate : couches, assez semblables. Différence seulement en hauteur. Mais elles sont homologues et seulement translatées à un niveau au-dessus. Cf. Les strates de Gavarnie. Strates des falaises d’Etretat.

 

 

Catégorie : 1564, Rabelais; bas lat. categoria, grec katêgoria «qualité attribuée à un objet».

- 1. Didact. (philos.). Qualité que l'on peut attribuer à un sujet.

- 3. Cour. Classe* dans laquelle on range des objets de même nature.

- 4. Ensemble de personnes ayant des caractères communs (- Classe).

Dérivation de catégorie, c’est catégoriser. Mettre en case. Réduire un ensemble de personnes à des caractéristiques communes. Opération éminemment extérieure. Administrative. Bureaucratique. Etatique.

Cf. Les CS è en fait PCS= Profession et catégories socioprofessionnelles.

 

 

Groupe :

1668, Robert de Piles, trad. du De arte graphica de Du Fresnoy; ital. gruppo, groppo «noeud, assemblage», d'orig. germanique *kruppa «masse arrondie».

- 1. Arts. Réunion de plusieurs personnages, de plusieurs éléments figurés formant une unité organique dans une œuvre d'art (peinture, sculpture).

- 2. (1755). Cour. Un certain nombre de personnes réunies, rapprochées dans un même lieu.

-          3. (1790). Ensemble de personnes ayant des caractères en commun (indépendamment de leur présence au même endroit).

Dérivations. Grouper, regrouper, groupement. Idée beaucoup plus active que la catégorie. Groupe. Groupe d’intérêt. Autour d’un intérêt commun. Le plus souvent dans groupe, il y a l’idée de mobilisation. Groupe des pêcheurs, des montagnards, groupe politique… Pluralité d’appartenance. Les groupes sociaux ne sont pas forcément des classes.

 

Mobilité : Fin XIIe; du lat. mobilitas, de mobilis - Mobile.

« Caractère de ce qui est mobile*, de ce qui peut se mouvoir ou être mû, changer de place ou de position spontanément ou sous l'action d'une cause quelconque. Mobilité des eaux (- Frai, cit. 2). Mobilité d'une roue autour d'un axe, d'une girouette (cit. 4). - Mobilité d'un membre, d'un organe. – Motilité »

Changement position. Mobilité géographique. Immobilité géographique. On peut aussi changer de position dans la société.

 

SOCIAL ! !

Un terme reste à définir et non des moindres. Social. Terme dont vous ferez usage en sociologie. On en use et on en abuse beaucoup en sociologie. C’est un peu la marque de fabrique. On parle du social.

E. Durkheim, in Les règles de la méthode sociologique è social spécifique à la sociologie. Sociologie, étude des faits sociaux.

Certains opposants à la sociologie accusent le terme d’être peu clair. Hayek, économiste ultralibéral l’accuse d’être un mot belette. Un adjectif qui vide le nom de sa substance. « Une économie de marché, on sait ce que sait mais une économie sociale de marché, personne ne sait ce que ça veut dire. » (trouver citation ?).

E. Durkheim s’attache à définir très précisément le social.

« Voilà donc un ordre de faits qui présentent des caractères spéciaux : ils consistent en des manières d'agir, de penser et de sentir, extérieures à l'individu, et qui sont douées d'un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s'imposent à lui (...) ils ne sauraient se confondre avec les phénomènes organiques (...) ni avec les phénomènes psychiques (...) Ils constituent donc une espèce nouvelle et c'est à eux que doit être donnée et réservée la qualification de sociaux. »

É. DURKHEIM, les Règles de la méthode sociologique, p. 6.

Mais cette définition n’indique pas clairement ses limites comment faire la distinction claire et nette entre l’intérieur et l’extérieur.

Trois niveaux de sens.

-          Sens restreint : Social è relatif à la place dans les hiérarchies de la société.

-          Sens intermédiaire :  (cf. Durkheim) Ensemble de ce qui est produit par la vie en collectivité.

-          Sens élargi : Ensemble de ce qui est acquis, culturel par opposition à la nature et à l’inné. Presque synonyme d’humain (avec l’aspect moral en moins).

 

( LE GRAND ROBERT

SOCIAL :

1557; vie socielle, 1375; «associé», 1352; «agréable aux autres», 1506; lat. socialis «sociable, capable de vivre en communauté»; et «relatif aux alliés», de socius «compagnon».

SOCIAL, ALE, AUX [sósjal, o] adj.

-I. De la société*.

- 1. (Répandu XVIIIe; cf. Rousseau, Contrat social, 1761). [a] Relatif à un groupe d'individus, d'hommes, conçu comme une réalité distincte (- Société, II., 2.); qui appartient à un tel groupe et participe de ses caractères (opposé à biologique, psychique, individuel, etc.).

[b] Qui forme une société ou un élément de société.

[c] Relatif aux rapports entre les personnes, à la sociabilité* ou au groupe.

[d] Didact. Faits, phénomènes (cit. 1) sociaux, ceux qui résultent des relations* réciproques entre les membres du groupe (interprétation du psychologisme) ou du tout organique que forme la société* (sociologisme).

- 2. Qui étudie la société ?

- 3. (1844, in D.D.L.). En parlant de la répartition des individus dans la société, du point de vue de la division du travail et de ses effets sociaux. Classes* (cit.9), couches (cit. 10) sociales. Milieu (- Individuel, cit. 8), rang* social.

- 4. (1530; repris 1765, Encyclopédie : «mot nouvellement introduit dans la langue pour désigner les qualités qui rendent un homme utile, dans la société»). Vieilli. Qui est favorable à la vie en commun (- Sociable).

- 5. Relatif à la vie mondaine, aux relations du monde, de la société. - Nom, cit. 28, Proust.

- 6. (V. 1830). Relatif aux rapports entre les classes de la société (opposé à politique, économique). - Crise, cit. 13.

- 7. (Av. 1871, Littré). Qui est destiné à servir au bien de tous, à garantir un minimum de bien-être aux plus défavorisés.

- 8. (1723). Relatif à une association de personnes ayant un but, des intérêts communs.)

 

Vous voilà donc en mesure de situer les différents termes, castes, ordre, classes sociales, stratification sociale, mobilité sociale dont il va être question dans ce cour.

 

C. Comment tracer scientifiquement les délimitations entre les groupes de la société ?

 

– Comment représente-t-on graphiquement la société ou les hiérarchies sociales ?

Une des premières tâches du cours.

Les différentes formes de représentation de la société. Echelle. Triangle.

Espace.

 

Tout d’abord nous étudierons succinctement deux sociétés, les sociétés d’ordre et de caste aux principes de classification très différents de la notre. Mais c’est pour mieux éclairer les principes de structuration dans notre société.

Une grande partie du cours passera en revue les principes de construction des groupes sociaux.

Mais on peut déjà mettre en évidence quelques grandes lignes d’opposition.

 

 

– Groupes discrets/ Continuum.

(Discret au sens mathématique, dénombrable au sens des entiers naturels et indécomposable).

- Conception discrète à il y a les ouvriers, les cadres. Deux choses bien différentes. Le plus riche des ouvriers est plus différent du plus pauvre des cadres que du plus pauvre des ouvriers (par ex.).

- Au contraire, conception des hiérarchies sociales comme des variables continus. Il n’y a des différences que de degré. Approche assez courante, en économie d’aujourd’hui. Hiérarchie sociale è hiérarchie des revenus. Hiérarchie des salaires (faire graphique). Toute frontière arbitraire, au mieux une commodité analytique.

 

- Définition objectiviste, relationnelle (rang), constructiviste

 

(Ex pour le diplôme, note épreuve absolue, concours, diplôme institué (bacheliers)).

Certaines conceptions des groupes sociaux è caractéristiques objectives. Ex ouvriers = travail manuel. Cadre = travail intellectuel.

Ou bien par la consommation. Posséder une voiture. Etre propriétaire de sa maison.

Dans ce cas, par exemple, on regarde pour délimiter les groupes combien de personnes répondent à cette définition. Bien sûr la position sociale ainsi définie peut changer. Quand dans la société, on passe de 5% de travailleurs intellectuels à 25%. Pas la même valeur.

- D’autres conceptions plus relationnelles.

Les caractéristiques objectives n’ont pas tellement de sens. La valeur sociale des positions ainsi définies bouge bcp. Il faut avoir une approche objective. Les riches / Les pauvres, en relatif, sachant que le seuil de richesse ou de pauvreté peut bouger. Ceux qui ont beaucoup de capital économique ou culturel par rapport à ceux qui en ont peu.

Vision qui met au centre plus les relations de compétition pour occuper une place sur une échelle d’ordre.

Vision en fractile.

- Vision institutionnaliste ou constructiviste. Comment les groupes sociaux émergent dans l’histoire. Apparition du terme. Analyse des opérations de mobilisation autour de ce terme. Analyse des institutions qui le font exister. Cf. Cadres.

 

- Une seule dimension/ plusieurs dimensions

La conception des groupes doit-elle intégrer un critère ou plusieurs. Vision des groupes sur base économique. Ou sur la base du statut. Ou critères mixtes. Bourdieu.

 

- Réalisme ou nominalisme ?

Réalisme et nominalisme, une opposition que l’on retrouve souvent en sciences sociales. Opposition qui vient d’une controverse philosophique et juridique de la fin du Moyen-âge au sujet des universaux (les concepts universels), en particulier les espèces et les genres. Quelle est la réalité de « l’homme » ? Pour les réalistes, l’homme en tant qu’espèce ou que genre a une réalité. Alors que pour les nominalistes, ce n’est pas seulement un mot, mais aussi une convention de langage.  (On notera aussi que ici la position réaliste est proche d’une position idéaliste et la position nominaliste, proche d’une position matérialiste).

Ces termes ont été utilisés pour discuter de la question de la réalité et de la pertinence du concept de classe sociale.

 

On appelle la conception réaliste, les conceptions issues de Marx pour lesquels les groupes sociaux sont des groupes qui ont une existence réelle dans l’histoire, indépendamment du découpage du sociologue. Les actions des individus vues comme les manifestations de classe et d’intérêts de classe.

A travers des luttes politiques è lutte entre la classe ouvrière et la bourgeoisie.

On appelle nominalisme, (ou aussi formalisme), une conception des groupes sociaux, qui considèrent que les groupes sont des ensembles répondant à un critère donné, ce qui ne préjuge pas de leur qualité d’acteur historique. On peut distinguer les bruns et les blonds comme groupe, mais les bruns et les blonds ne sont pas des acteurs pour autant. De même les prolétaires vendent leur force de travail contre un salaire, mais ce n’est pas pour autant qu’ils constituent un acteur de l’histoire.

 

- Conflictuel/intégré

Dans la conception conflictuelle. Les groupes sociaux sont en compétition pour un certain nombre de biens : pouvoir, richesse, prestige, légitimité…

Au contraire la vision intégré à les groupes partagent les mêmes valeurs et sont caractérisés plus par des différences de degré.

 

D. Les groupes sociaux, ce qu’ils sont, ce qu’ils font.

 

- Une fois quelques principes délimités, on pourra décrire quelques groupes sociaux, ou quelques ensembles. Les ouvriers, c’est quoi ? Les cadres c’est quoi ? La bourgeoisie c’est quoi.

 

- Les conséquences des hiérarchies sociales sur les comportements.

La position dans la hiérarchie sociale a une grande incidence sur les comportements sociaux. Une hypothèse de recherche centrale de la sociologie. Un comportement est sans doute déterminé par la position de classe ou la trajectoire dans la hiérarchie sociale.

Ceci a conduit d’ailleurs à quelques abus. ==> « sociologisme ». Attribuer trop de poids à l’explication d’un comportement par les facteurs sociaux en particulier la classe sociale, au détriment des autres facteurs explicatifs.

Toutefois, l’examen de l’incidence est basique.

 

Par exemple. Regardons l’incidence de l’origine sociale sur les parcours sociaux.

 

 

Bac SMS/STT

Général

Total

N

Classes Supérieures

28%

72%

100%

74

Classes Moyennes

46%

54%

100%

173

Classes Populaires

45%

55%

100%

133

ND

63%

37%

100%

70

Total (n=450)

55%

45%

100%

450

Champ : Demi amphi DEUG1 2000-2001. DEUG1 2001-2002

 

Explication. Degré de compétence scolaire. Degré de connaissance des filières et des hiérarchies implicites du système scolaire. Attitude différente face au risque d’échec (optimisme/pessimisme).

 

Projet professionnel.

Projet « social » en fonction de la classe sociale :

 

 

 

Classes Populaires

42 %

Classes Moyennes

40 %

Classes Supérieures

27 %

ND

Ns

Total (n=116)

41 %

Champ : Demi amphi DEUG1 2000-2001

 

Population qui a un projet d’éducation sociale => souvent proche des populations à éduquer. Face aux problèmes sociaux de son environnement ==> sortir par le haut. Traiter les problèmes sociaux pour mieux éviter la sortie par le bas => être un problème social.

 

 

- Commentaire de la table de mobilité sociale.

 

 

 

Père

 

 

 

Classes supérieures

Classes moyennes

Classes populaires

Total

Grand-

Classes supérieures

 

20

11

7

38

 

53%

29%

18%

100%

 

45%

17%

19%

27%

père paternel

Classes moyennes

 

16

31

6

53

 

30%

58%

11%

100%

 

36%

49%

17%

37%

 

Classes populaires

 

8

21

23

52

 

15%

40%

44%

100%

 

36%

49%

17%

37%

 

 Total

 

44

63

36

143

 

30%

41%

22%

100%

 

100%

100%

100%

100%

 

Inconnue

1

5

5

11+1

 

Champ demi deug1 2002-2003

 

155 étudiants

12 inconnus.

 

 

--> une tendance à l’hérédité se dégage.

 

Bien d’autres expériences sont possibles. Le poids des déterminismes sociaux très importants. Les goûts, les idéologies, les carrières, les comportements sexuels, les comportements culturels, l’habillement...

Dans ce cours ==> on n’étudiera pas de manière exhaustive les conséquences des places dans la hiérarchie sociale sur les comportements. Pour ça --> pratiques sociales. Par contre un certain nombre de construction des groupes sociaux, partent des comportements pour définir par induction les groupes sociaux.

D’autres testent la validité des classes sociales par leur comportement discriminant.

Première Partie. Sociétés traditionnelles et sociétés de classe.

 

Détour par les sociétés traditionnelles. Voir des sociétés différentes. Aussi mieux comprendre nos sociétés.

Les sociétés traditionnelles, caractérisées par une conception holistes de la société. La société est un tout, et chaque individu est au service de ce tout et a une fonction dans ce tout. La société n’est pas une collection d’individus (conception individualiste moderne). Société un peu vue comme un corps humain. Avec sa tête, ses bras, ses jambes. Dans les sociétés traditionnelles dont il va être question, ordres, et castes ==> certaines personnes sont en quelque sorte la tête du corps social, d’autres les bras, d’autres les jambes... L’idée que la tête commande au bras et aux jambes.

Société au service d’un (ou de plusieurs dieux). Société qui a adopté une religion relativement unitaire. Qui laisse peu de place à la liberté religieuse. La division sociale et la division du travail a une dimension religieuse.

 

On ne fait pas du tout le tour des sociétés traditionnelles, sociétés sans état ==> étudiés par l’ethnologie. Sociétés esclavagiste, etc.. Grande diversité.

 

Chapitre 1. Les sociétés de caste

Société indienne : presque un milliard d’habitants.  Pakistant, bien que musulman, est touché aussi par l’organisation en caste. Civilisation très ancienne, très savante (tradition écrite extrêmement ancienne), très originale. Forme sociale très spécifique. La caste.

 

Qu’est-ce qu’une caste ? Caste pour Bouglé, Essai sur le régime des castes : « Nous dirons qu’une société est soumise au régime des castes si elle est divisée en un grand nombre groupes héréditairement spécialisés, hiérarchiquement superposés et mutuellement opposés, si elle s’oppose à la fois aux mélanges de sang, aux conquêtes de rang et aux changements de métiers » (P. 3).

 

Hérédité professionnelle => Métiers assignés. Métiers interdits. En particulier les métiers traditionnels ayant une fonction religieuse.

Hiérarchie => groupes différents et pas au même niveau. Certains sont considérés comme impurs, et dévalorisés, d’autres sont vus comme purs et valorisés.

Opposition entre les groupes. Pas de mélange possible. Si mélange, risque de compromettre non seulement la personne mais aussi tout le groupe.

 

Exhaustivité du système des castes.

Il n’y pas que des hindous en Inde. Présence de musulmans, de chrétiens. Ces mouvements religieux en phase de prosélytisme, confrontation avec le système des castes. Parfois tendance à le refuser. Affirmation de l’égalité des croyants et refus des castes. Mais cette attitude n’est pas durable.

Résultats --> ces groupes deviennent des castes de la société indienne.

Ils comportent parfois en leur sein des castes.

De même, sectes religieuses hindous --> tendance à rejetter la caste. Ex. Lingayat --> secte qui voue un culte au dieu Shiva. Les lingayat deviennent une caste en elle-même.

Le système des castes « se contente d’attribuer un rang là où l’occident approuve ou exclut » (Dumont, p. 242).

 

Pluralité. Des milliers de castes. Le régime des castes n’est pas unique et homogène. Les hiérarchies changent. D’une région à l’autre pas les mêmes castes.

D’une région à l’autre quand même caste, pas la même place dans la hiérarchie.

 

Ainsi dans certaines régions, les gujar, une caste d’agriculteurs prospères, et respectés, ailleurs, à peine plus haute que les intouchables.

A. Varnas et Castes

1. Des origines obscures

 

Système très original. On se demande d’où il vient et l’origine de son établissement.

Plusieurs hypothèses

- Un système corporatif très cloisonné => Hérédité professionnelle. Réfuté en de nombreux points.

Difficultés de cette explication, la hiérarchie des castes n’est pas facile à expliquer. Les formes de séparation entre les castes aussi (endogamie, commensalité)...

- Un phénomène ethnique : vers 2000 avant JC, invasion de la péninsule indienne par des populations indo-européennes appelés par les textes sacrés Aryens (qui signifie noble en sanskrit). Eux qui auraient imposé le régime des castes. Ils en auraient occupé les places les + élevés, et seraient à l’époque caractérisés par des traits ethniques spécifiques décelables dans la forme du nez.

Varna = « couleur ». Appartenance de caste, marquée par des traits physiques. Forme du nez.

Ainsi dans les textes religieux védiques du 5ème siècle av JC, on distingue parfois les arya varna (varna aryenne) et dasa varna (varna indigène), parfois appelés les sans nez au nez aplati. Les trois premières varna, deux fois nés, seraient ainsi des groupes plus aryens, et les Shudra, une varna indigène. Il s’agit en grande partie d’une représentation mythologique. La réalité différente.

Cf. francs et gaulois pour la noblesse d’ancien régime.

- Un phénomène religieux. Pour Bouglé, la caste est « une institution religieuse. Elle repose sur des scrupules de pureté devenus quasi instinctifs. » (p 72) Plus généralement, il souligne « le rôle prépondérant que joue la religion dans l’organisation première des sociétés. » (p 65).

Hypothèse religieuse la plus répandue. Même si dimension corporative et à son origine, la part ethnique, n’est pas non plus impossible.

Toutefois les raisons de l’adoption de ce système à dimension religieuse ne sont pas forcément plus claires.

Nous le verrons à propos des 4 varnas.

 

2. Les 4 Varnas

- Des textes qui datent de l’ère védique.

Védique = caractérise religion/civilisation de l’Inde entre -2000 et -500 av JC. Forme primitive de l’hindouisme.

Littérature védique. Veda signifie « savoir » en sanskrit. Ensemble de textes sacrés écrits vers le 8ème siècle av JC environ. Mais qui sont la transcription d’une littérature orale datant parfois de 2000 av. JC.

Les textes du Veda sont supposés être d’origine divine pour les hindous.

Rigveda contient une classification de la population en groupe, les varnas.

Varna signifie « Couleur ».

Brahmanes : Prêtres.

Kshatriyas : Guerriers.

Vaishyas : à l’origine les agriculteurs, mais dans l’usage moderne surtout des marchands

Shudras : serviteurs, gens de peu.

 

Hiérarchie

Dans texte sacré.

« Le brahmane fut sa bouche ; les royal (équivalent du kshatriya) a fait ses bras, ce qui est ses cuisses c’est le vaishya ; de ses pieds, le shudra est né. »

Les trois premières varnas ==> castes « deux fois nés ». Naissance physique + initiation à la vie religieuse.

 

4 varnas unis autour du rite sacrificiel. Le roi kshatriya ordonne le sacrifice. Le vaishya pourvoit en animaux pour le sacrifice. Le brahmane seul peut exécuter le sacrifice, tandis que le shudra sert les 3 autres castes dans le sacrifice.

 

- Une forme trifonctionnelle.

Dumézil, Mythes et épopées --> compare les mythes et les formes linguistiques des civilisations indoeuropéennes.

Trois fonctions.

 

Pour Georges Dumézil è structure ternaire se retrouve dans tout le domaine indo-européen et fonde l’idéologie de ces peuples. La vie de la tribu n’est possible que si l’on y trouve des sacerdotes    (car rien ne peut se faire sans rites), des guerriers       et des producteurs      , qui correspondent, en somme, au clergé, à la noblesse et au tiers état de l’Ancien Régime. Chacune de ces fonctions (sociales, cosmiques) est nécessaire aux deux autres et ne peut exister que par et pour les deux autres    ; aussi doivent-elles être égales, et elles le sont effectivement dans le monde divin comme le montre l’usage que font les textes védiques du nombre trois. La réalité humaine est, on l’imagine, quelque peu différente    : les deux premières fonctions ont tendance à ravaler la troisième à un rang inférieur et luttent entre elles pour la préséance.

 

Oui, mais là, il y a quatre varna et non 3.

En fait, si on s’appuie sur la linguistique. Au départ trois varnas

Brahmanes --> prêtre

Kshatriya --> guerrier

Vaishya --> homme du vís, du clan = « homme du peuple »

 

Shudra a été rajoutée après au cours de la civilisation védique.

 

Enfin la théorie des varnas ne parle pas d’une catégorie qui occupe une place importante dans la population indienne : les intouchables. 5ème groupe hors varna, parias appelés harijans. Dans la littérature sanskrite, les intouchables apparaissent sous le terme de tchandala. Ce qui signifie : « derniers parmi les hommes. »

Intouchables. On ne peut pas les toucher. Tout contact souille. Doivent vivre à part.

 

Ce sont les plus impurs et c’est à ce titre qu’on peut les considérer comme intouchables. Ils forment environ 15% de la population indienne, soit près de 150 millions de personnes. C’est le groupe chargé de toutes les besognes infamantes, où jugées comme telles. Les noms dont on se sert pour qualifier les intouchables sont très variés, mais toujours infamants. Cela  va des « pollués », aux « derniers nés ».

 

3. Varna, castes et sous-castes dans l’Inde du début du vingtième siècle

 

Varna simple mais peu effectif. La vraie catégorie caste.

Casta du portugais, « pur ».

En indien jati.

Plusieurs milliers de castes. Dans la représentation un peu idéale, on a pu croire à une correspondance entre varna et jati. Chaque jati appartiendrait à une varna. C’est vrai pour les brahmanes, de nombreuses castes brahmanes qui correspondent à la varna. De même, le groupe intouchable hors varna, regroupe plusieurs castes d’intouchables.

 

Mais en fait pour tout le reste beaucoup moins clair. Pour beaucoup d’indiens --> varna inconnue. Parfois les hindous savent assez bien reconnaître, des castes royales ou guerrières qui peuvent s’insérer dans les varnas.

Rajput --> caste royale.

 

En plus variation de la hiérarchie des castes selon les régions.

 

Ex d’un village et ses castes : Rampura,  village de 1523 habitants (1948), répartis en 19 castes hindoues et musulmanes.

Agriculteurs, bergers, artisans-commerçants, serviteurs, presseurs, forgerons, prêtres, potiers, marchands, pêcheurs, porchers, blanchisseurs, vanniers.

 

Caste

Profession trad.

N

Okkaliga

Agriculteurs

735

Kuruba 

Bergers                                 

235

Musulmans          

Artisans, commerçants

179

Holeya

Serviteurs, Travailleurs Agricoles

125

Ganiga

Presseurs d’huile

37

Acari

Forgerons

35

Lingayat

Prêtres

33

...

 

 

Brahmane Hoysala

Prêtres

6

Brahmane Madhya

Prêtres

6

Brahmane Sri Vaishnava

Prêtres

3

 

– En plus des castes, existence de sous-castes. Groupes endogamies. A l’intérieur, de certaines, dvt de sous-groupes, hiérarchisés et ayant des relations endogames.

Quelle différence avec la caste ?

Parfois la vraie caste, c’est la sous-caste.

La différence. Relation intercaste --> c’est la caste qui prime. Relation intracaste, c’est la sous caste qui prime. En gros pour les autres castes, les sous-castes de tel ou tel groupe, c’est du pareil au même.

 

B. Les castes et les règles de séparation

Système original, le système des castes organise la séparation entre les groupes. Et les hiérarchise.

On va voir quels sont les éléments clés pour organiser cette séparation et cette hiérarchisation.

1. L’endogamie.

 

Les castes sont endogames. = se marient entre elles. L’hindou doit donc se marier dans sa caste, ou sa sous caste. Risque d’impureté en cas de liaison hors de sa caste. En particulier si une femme d’une caste supérieure est mariée dans une caste inférieure ==> La honte !

Forme de déshonneur en cas de liaison hors de sa caste. Déshonneur qui rejaillit sur l’ensemble de la caste.

Risque d’excommunication de la caste. Risque d’exclusion voire de meurtres des fautifs.

 

Cf.

LE MONDE – FRANCOISE CHIPAUX - 5/7/2002 : Au Pakistan, la justice tribale ordonne un viol collectif en public

 

« J'ai touché leurs pieds. J'ai sangloté. Je leur ai dit que j'avais enseigné le Coran aux enfants du village, de ne pas me punir pour un crime que je n'ai pas commis. Mais ils ont déchiré mes vêtements et m'ont violé un par un. » A 18 ans, la vie de cette jeune femme de Meerwala, une localité du Pendjab pakistanais, s'est brisée sur une décision du conseil de village.

La justice villageoise ou tribale, qui trop souvent dans le sous-continent indien remplace la justice civile, en particulier dans les affaires d'honneur, avait décidé du viol collectif de la jeune femme en représailles au « comportement répréhensible » de son frère. Shakoor, âgé de 12 ans, avait été vu en compagnie d'une jeune fille qui appartenait à une caste plus élevée. Immédiatement arrêté, Shakoor a été, semble-t-il, sodomisé par ses bourreaux, qui ont réuni un conseil pour décider de la punition à infliger à sa famille. Les suppliques du père de la jeune femme et les siennes n'ont pas fait fléchir les « juges », qui ont décidé de son viol collectif suivi de son retour chez elle, nue, à travers les rues du village.

 

Ici, on ne badine pas avec les affaires de castes. Le drame, qui a eu lieu le 22 juin, n'a été rendu public que le 1er juillet. Les quatre coupables du viol sont pour l'instant toujours en liberté, même si la police a arrêté huit membres de leurs familles pour faire pression. Le gouvernement pakistanais a vite réagi. Tous les policiers ont été transférés et leurs chefs suspendus, le ministre de la justice du Pendjab a promis à la famille de la victime que justice leur serait rendue, et la Cour suprême a convoqué, vendredi 5 juillet, les plus hauts responsables de la police du Pendjab pour qu'ils expliquent les mesures prises contre les coupables du crime.

 

Depuis longtemps, la commission des droits de l'homme du Pakistan demande la fin de la « justice tribale », qui s'exerce toujours en faveur du plus fort. Les villageois de Meerwala ont dit au ministre provincial de la justice qu'une jeune fille s'était suicidée, une semaine auparavant dans un village voisin, après avoir été violée par deux hommes, qui auraient été arrêtés. En juin, une cour islamique a annulé l'accusation visant une femme qui devait être lapidée pour adultère. Agée de 28 ans, Zufran Bibi affirmait avoir été violée, et elle avait fait appel. Son cas avait donné lieu à de nombreuses manifestations de défenseurs des droits de l'homme.

 

 

Les exceptions à l’endogamie.

Les relations hypergamiques. Hypergamiques ==> se marier au-dessus de soi. Femmes qui se marient dans une caste supérieure à la leur (en échanges d’une dot importante). La plupart du temps c’est dans une sous-caste supérieure à la sienne.

 

Caste 1

____________

‚(célibat féminin)

  H     F   ss Caste

‚____ã  ____

      æ

  H     F 

‚____ã  ____

      æ

  H     F

‚ (célibat masculin)

‚___________

 

                Caste 2

____________

  H     F

‚____ã  ____

      æ

  H     F

‚____ã  ____

      æ

  H     F

‚___________

 

 

C’est pourquoi on peut avoir un mariage à la fois hypergame (entre les sous castes) et endogames, à l’intérieur d’une caste.

 

Promotion, en échange de l’apport d’une dot substantiel.

==> Une forme de mobilité sociale. Possibilité ainsi de

passer pour une femme dans une sous caste supérieure et pour ses enfants d’être membre de cette sous-caste. Le mariage est aussi assez valorisant pour la famille (recherché et accompagné de dons)

 

Toutefois, il ne faut pas que la différence de caste soit

trop grande. Ex. dans les textes védiques et brahmaniques, interdiction à un brahmane d’avoir des relations sexuelles avec une femme shudra.

 

 

Conséquence de l’endogamie.

Avec le mariage endogamique ==> reproduction de la caste à l’infini. On naît, meurt et se marrie dans la caste. Le régime des castes a donc un système de nuptialité et de reproduction biologique adapté à sa propre reproduction.

 

2. Les règles de commensalité.

La nourriture et les repas. La grande affaire de la société hindoue. On ne peut pas faire n’importe quoi.

 

La nourriture

Les règles de base

Interdiction d’accepter la nourriture préparée par les castes inférieures.

Risque de pollution rituelle. Un brahmane qui accepte nourriture d’un tchandala, intouchable, risque d’excommunication.

Les Jâtakas rapportent l’histoire d’un brahmane qui fut si frappé d’apprendre qu’il avait absorbé un aliment goûté par un tchandala qu’après avoir rejeté cette nourriture horrible, il se laissa mourir de faim.

Brahmane ne peut accepter que la nourriture d’un brahmane.

Cq : Il arrive souvent que les cuisiniers dans les restaurants soient Brahmanes. Tt le monde peut manger alors dans le restaurant.

C’est alors affiché à l’entrée du restaurant.

 

Nourriture de statut différent.

Nourriture végétarienne/Nourriture carnée.

Végétarienne supérieure/ nourriture carnée + dégradante.

Castes supérieures --> végétarienne

Pire étant bœuf. La vache est sacrée. La consommation du bœuf --> caste très inférieure.

Oeufs/poisson/volailles/mouton statut intermédiaires. Bœuf et porc. Le + dégradant.

 

Nourriture crue/Nourriture cuite.

Nourriture crue bcp moins sensible à la pollution que la nourriture cuite. Nourriture non préparée --> statut neutre. Nourriture préparée --> affectée par le statut social du cuisinier.

Nourriture Bouillie (Kacha)/nourriture frite (pakka)

Le pire du point de vue de la pollution rituelle, c’est la nourriture bouillie. Les légumes bouillies --> très sensibles à la pollution rituelle. Aucun partage possible avec des castes inférieures.

Nourriture frite (pakka), appelée aussi parfois nourriture parfaite par rapport aux nourritures ordinaires (kacha) est bcp moins sensible à la pollution rituelle. Des castes supérieures peuvent l’accepter de castes inférieures.

Cq : Présence des snacks dans les grandes villes, où on fait bcp de nourriture frite.

Un moyen de comprendre cette opposition est l’opposition entre nourriture ayant une protection, croute frite, peau, revêtement, etc. --> et les nourritures qui n’ont pas de protection. Les nourritures bouillies --> la protection est dissoute par l’ébullition. Du coup la nourriture est imaginairement plus vulnérable.

Les plats et les récipients.

Les plats et la vaisselle st aussi vulnérables à la pollution.

La vaisselle d’un brahmane sur laquelle un tchandala porte son regard --> cassée.

En fonction de la matière --> plus ou moins sensible.

La vaisselle en terre cuite. Très sensible.

Vaisselle en métal, en particulier en bronze ou en argent peu sensible à la pollution.

Différence de porosité. Nettoyage plus évident. Tout au moins symboliquement.

Ainsi un ministre intouchable invité par collègue politicien de haute caste--> vaisselle en argent (le seul). Pas pour lui faire honneur comme il le croyait mais parce que plus facile à laver de la pollution rituelle.

 

L’eau

De même, l’eau. on ne la partage pas n’importe comment. Eau statut ambigu. Instrument de purification. Sensible à l’impureté.

Castes supérieures --> acceptent pas l’eau des castes inférieures. Fonctionne un peu comme la nourriture.

La pollution peut aussi passer par l’outil utilisé et par le statut social de son possesseur. Un brahmane peut laisser un homme de caste inférieure prendre de l’eau dans son puits, mais il ne pourra pas boire de l’eau de son puits.

Pose des problèmes aujourd’hui dans les grandes villes (canalisation).

 

La pipe

Dans certaines régions, coutume de fumer la pipe en collectivité. La pipe passe de main en main. Mais entre personnes de même caste. => Les personnes de castes supérieures ne peuvent pas accepter la pipe d’un membre d’une caste inférieure.

Pb de la pipe : la salive.

 

3. Castes et système professionnels

Très souvent noms de castes correspondent à des noms de métiers. Barbiers, potiers, etc.

Système des castes correspond  à une division du travail. Tout au moins division du travail traditionnel.

Ressemblance avec corporation. En fait ressemblance de loin plus que réellement. Traits assez différents.

 

- Une correspondance asymétrique.

Certains métiers sont exclusivement réservés aux membres de la caste dont c’est le métier traditionnel.

Prêtres à bhramanes

Seuls les membres de la caste des barbiers à barbiers.

Seuls les membres de la caste des blanchisseurs à blanchisseurs.

Toutefois tous les membres de la caste n’exercent pas le métier traditionnel.

Etude de Blunt de 1911 (nord de l’Inde) :

Castes des presseurs d’huile à 50% des membres presseurs d’huile.

Brahmane à 10% sont prêtres.

5% des chamars sont tanneurs.

En fait dans l’Inde agricole d’alors, la plupart des castes travaillent dans l’agriculture !

 

- Correspondance pour les métiers  à signification religieuse.

Les métiers dont l’activité à un sens religieux à correspondance forte avec la caste. Ex : blanchisseur. Laver/ acte de purification.

Ou bien Parayar de Tamil Nadu. Secte très basse. Jouent du tambour aux funérailles. On vient les chercher pour les funérailles mais en fait la plupart à ouvriers agricoles. Main d’œuvre agricole servile.

 

- Castes métiers modernes.

De temps en temps des sous-castes deviennent des castes et s’adjugent une occupation. Mélange de raison séculière et religieuse. Ex caste des contrôleurs de canaux d’irrigation. Caste des chauffeurs.

Ou tentation de nouvelles correspondances avec métiers anciens.

Mais mvt de création des castes pas suffisant. Les métiers modernes occupés potentiellement par de nombreuses castes. Mais toutefois il faut faire travailler les gens ensemble, aussi dans les entreprises modernes tendance à éviter un trop grand mélange des castes dans le recrutement.

 

C. La hiérarchisation du monde selon l’opposition du pur et de l’impur

Essayer de rendre compte de choses qui étaient déjà présente dans le cours. Pollution rituelle. Pureté. Poids de la religion.

Montrer que le système des castes est un système des castes est un système d’inspiration religieuse. Travaillé par un opposition rituelle entre le pur et l’impur.

Reprise de l’idée de Dumont, Homo hierarchicus : L’opposition du pur et de l’impur est fondamentale pour comprendre le système des castes : « c’est par référence à cette opposition que la caste apparaît cohérente et rationnelle à ceux qui y vivent ».

1. Un système d’inspiration religieuse

 

Quelques caractéristiques religieuses importantes.

Religion en Inde à Hindouisme. Polythéisme, plusieurs dieux. Ex : Brahma, Vishnu, Siva, etc.

- Croyance à la réincarnation. Réincarnation sous forme d’animaux ou d’humains.

- La place de la hiérarchie sociale est le fruit de la vie passée. Ainsi place comme intouchable, ou serviteur, fruit de la vie passée. En ayant une vie juste et révérencieuse. à possibilité de se réincarner dans un statut social supérieur.

Ainsi la mobilité sociale est reportée après la mort.

Mais cette ronde des vies successives, n’est qu’un des états possible. Possibilité de sortir de cet état. Libération.

Moksha. État de libération du cycle des renaissances successives. État recherché. Le brahmane mâle pourrait l’obtenir de son vivant même (ou sinon au moment de sa mort) par la dévotion au dieu.

Ainsi le but religieux, forme de salut, être libéré de la condition de réincarnation en atteignant le stade de délivrance, moksha. Mais d’abord il faut s’élever dans l’échelle de la pureté.

 

L’accès au sacré. Nécessite un travail de préparation. Sacré, séparé de la vie quotidienne.  Pour communiquer avec le sacré, ou le dieu, il faut ne pas être dans n’importe quel état. Travail d’ascèse, de purification. (Ex : entrée à l’église, signer avec eau bénite. Retraite avant sacrement. Mariage. Première communion…)

En conséquence, professionnels du sacré à ne doivent pas commettre d’actes impurs : si ces actes sont nécessaires à la vie collective à doivent être accomplis par d’autres. (Ex : les ordres, vœux de chasteté. L’acte sexuel doit être accompli par d’autres, pour reproduction de la société).

Les actes les plus impurs sont alors le fait des castes les plus impures.

 

Nature des impuretés.

 

Les impuretés liées au corps.

Encore + que dans la religion catholique, tout ce qui sort du corps est impur.

« Il n'est hors de l'homme rien qui, entrant en lui , puisse le souiller ; mais ce qui sort de l'homme , c'est ce qui le souille . » (Marc, 7, 15) (Dimension de l’intentionnalité, mauvaises pensées, mais la dimension des sécrétions n’est pas non plus absente (fornication).)

Sécrétions : excréments, urine (bien sûr), mais aussi la salive, les sécrétions sexuelles, et le sang, le sang menstruel…

Ex d’Inde :

Manger en jetant la nourriture sans toucher ses lèvres

La main gauche à la main à ordure. Main qui sert pour se nettoyer après la défécation.

La femme réglée à impure. Dans la caste des brahmanes Havik, isolée pdt 5 jours.  Interdiction de cuisiner, d’aller au temple, de toucher d’autres personnes et de tirer l’eau du puits.

 

La naissance :

Pollution de bon augure certes. Femme impure 11 jours après l’accouchement (chez Brahmane).

La naissance, période où le corps libère le bébé certes mais aussi des sécrétions du corps. Féminin. Grande source d’impureté. Interdits liés à la naissance.

 

Le corps mort :

Le mort est une source importante d’impureté. Ainsi les métiers liés à la mort sont assez bas dans la hiérarchie des castes.

Les castes de brahmanes s’occupant des rites funéraires à les + basses dans la hiérarchie des brahmanes.

Nourriture carnée à animal mort à impure.

 

Les impuretés liées à la vache.

La vache, animal sacré en Inde. Sorte de double animal des brahmanes. Interdiction de tuer des vaches.

Les tanneurs, métiers du cuir à souvent des intouchables. Travaillent l’animal mort.

 

L’impureté est contagieuse. On s’en débarrasse difficilement. Elle passe de l’acte, à la personne, à ses biens, à la caste, ou bien en sens inverse de la caste à la personne et à ses actes.

Cq : éviter l’impureté. Importance des rites de purification.

 

2. Pureté, impureté et caste : un système ultra-classificateur

 

Contrainte de pureté des brahmanes

Etat de pureté d’un brahmane :

Trois états madi (pur), mailige (neutre), muttuchettu (impur).

Etat normal, le brahmane est mailige (neutre) à pour devenir pur, il doit faire des rituels. Le bain. 3 bains par jour pour un brahmane. Ne sèche pas avec une serviette mais avec son panche (pièce de tissu en soie nouée autour de la ceinture).

Possibilité aussi de faire un bain de mantra (prière, de type a-u-m). 

Il est important d’être madi pour aller au temple. Brahmane jette de l’eau devant lui en allant au temple pour purifier les endroits par lesquels il passe.

Quand il retour vers activité ordinaire à redevient mailige (neutre).

En cas de contact avec un intouchable ou une femme en menstruation devient alors muttuchettu (impur) à faire de très nombreux rites pour redevenir neutre ou plus encore pur. Si jamais un brahmane reçoit sur lui une crotte de corbeau 1000 bains.

Brahmane, position valorisée. Mais très contraignante. « Noblesse oblige ». Si non-respect des coutumes brahmaniques. Risque d’excommunication.

 

 

Pureté et caste

Fonctions où les impuretés sont nécessaires. Pris par des spécialistes de l’impureté. Ainsi, fossoyeurs, balayeurs, tanneurs, équarrisseurs à castes d’intouchables.

Pureté et impureté permettent de comprendre la polarisation brahmane - intouchable.

Intouchables :  doivent vivre à part, dans un hameau hors du village. Puits à part. Etc. Respecter règle de distance avec hautes castes. Ne pas porter son regard sur haute caste. Exclus des temples (jusqu’en 1948). Mais ils peuvent jouer un rôle rituel pour les rites funéraires à taper du tambour, etc.

 

Dans les relations entre individus de caste différentes. C’est essentiellement l’appartenance de caste qui détermine le degré de pureté ou d’impureté de la relation et non les pratiques des individus. Renforce l’emprise des castes comme système de classification.

 

Division selon la logique du pur et de l’impur joue aussi entre ces deux pôles. Ex. Plusieurs castes brahmanes. Brahmanes funéraires très très bas.

 

D. Les castes dans le village indien : pouvoir temporel et pouvoir spirituel,  relations d’échanges

Pour l’instant, système dont on a vu que les prêtres étaient au sommet de la hiérarchie de la pureté.

Mais la hiérarchie de la pureté n’est pas le tout de la hiérarchie. Sociétés rarement dominées par les prêtres.

2 hiérarchies à hiérarchie spirituelle et hiérarchie économico-politique (ou temporel).

Ce ne sont pas forcément les brahmanes qui ont le pouvoir temporel. Plutôt des castes royales, comme les rajput.

 

Ensuite, la séparation et la répulsion, ne sont pas le tout de la société de caste. Si société è interdépendance. Les gens travaillent les uns pour les autres. Certains prient pour les autres, d’autres font des travaux agricoles pour d’autres, etc.

Envisager au niveau non pas de l’Inde toute entière mais du village Indien.

 

1. Les villages et les castes dominantes.

Dans chaque village, il y a souvent ce qu’on a appelé une « caste dominante ». La caste dominante, n’est pas forcément la plus haute dans la hiérarchie rituelle.

La caste dominante à celle qui possède les terres et le pouvoir.

Exemple de Rampura

 

Caste

Profession trad.

N

Okkaliga

Agriculteurs

735

Kuruba 

Bergers                                 

235

Musulmans          

Artisans, commerçants

179

Holeya

Serviteurs, Travailleurs Agricoles

125

Ganiga

Presseurs d’huile

37

Acari

Forgerons

35

Lingayat

Prêtres

33

...

 

 

Brahmane Hoysala

Prêtres

6

Brahmane Madhya

Prêtres

6

Brahmane Sri Vaishnava

Prêtres

3

 

Okkaliga, caste qui possède les terres, le pouvoir et la plus nombreuse. Elle est la caste dominante. Parfois ce sont des castes assez basses dans la hiérarchie des castes. Castes qui peuvent n’être même pas deux fois nés (initiés). Mais assez souvent ce sont des castes assez élevées dans la hiérarchie. Castes de type royal par ex. dans le nord du pays comme les rajput qui ont le pouvoir dans de nombreux villages ou même dans le royaume.

Parfois ce sont des brahmanes. Mais les patrons ne sont en général pas alors prêtres.

Fonction économique :

Souvent les membres de ces castes. Situation de jajman, patron. Il organise un système d’échange entre les groupes du village. Système d’échange asymétrique qui lui est favorable.

Principal employeur.

Fonction de justice

Fonction de rituel :

La caste dominante, qu’elle soit ou non d’une varna de kshatriya joue souvent un rôle analogue. Rôle du roi dans le rite sacrificiel. Le roi ordonne le sacrifice. Le prêtre l’exécute. Même si le sacrifice existe plus. Fonction d’ordonner dévolue à la caste dominante (fête, grands rites).

Par ses dons à purification. Donne aux prêtres, c’est la caste royale qui se purifie, elle peut aussi dans certains cas transférer de l’impureté à caste qui la prennent pour elle. Se décharger de l’impureté.

2. Le système Jajmani

Terme qui désigne le système d’échange traditionnel dans l’Inde agricole. D’après Jajman patron.

Système d’échange très différent des systèmes marchands que nous connaissons. Échange en nature, différé (différent du troc), termes de l’échange fixés par la tradition (et non par la rareté relative ou le temps de travail).

Chaque famille a le droit aux services. (barbiers, blanchisseurs, forgeron).

Si dépend d’une caste de service à il donnera en échange un service. Si agriculteur à paye en grain au moment de la moisson. Quantité fixée par la tradition.

Le patron jajman. Possède la terre. Au centre du système car verse comme salaire du grain aux ouvriers agricoles.

Ex : paiement du charpentier à en fonction du nombre de charrue possédé par ses clients. Et non en fonction de son travail. Système différent des relations marchandes.

Intégration : les différentes castes dépendent ainsi les unes des autres. Relations héréditaires. Asymétrique

 

E. Les transformations contemporaines

La plupart des descriptions au début et au milieu du siècle. Inde assez traditionnelle, assez agricole. Pb de la transformation contemporaine avec un certain nb de phénomènes. En particulier, urbanisation, industrialisation, démocratisation, sécularisation.

La littérature n’est pas énorme. Quelques pistes. Mouvements pas terminés.

 

1. Sanskritisation

Compétition entre castes. Si un individu a des pratiques impures. Caste qui risque son rang dans la hiérarchie. Chaque caste étant définie par un certain degré de pureté, chacune essaie de le préserver et tente d’éviter  au maximum le contact avec les castes inférieures, jugées plus impures, et donc polluantes.

Deux choses pour ne pas déchoir dans la hiérarchie des castes

è être le plus pur possible.

Pour s’élever dans la hiérarchie des castes

è imiter les castes supérieures.

Sanskritisation, processus par lequel une caste abandonne ses coutumes et adopte celle d’une haute caste, le plus souvent brahmane, sinon rajput : adoption du végétarisme, du puritanisme, du port du cordon sacré, abstinence en matière d’alcool, interdiction du remariage des veuves. Fermeture du groupe aux mariages avec d’autres castes. Changement des divinités vénérées.

2. Substantialisation

Mouvement par lequel la société de caste d’une intégration par interdépendance à une forme plus concurrentielle.

En effet tendance des castes à se regrouper. Abandon des sous-castes.

Caste se dote d’association. Système de lobbying pour obtenir des avantages au niveau politique.

 

3. Etat indien et castes

Volonté d’abolir le système des castes. Intouchabilité inconstitutionnelle. En même temps renforcement.

 

Tendance à faire une politique progressiste contre le régime des castes. Système de discrimination positive en faveur des basses castes.

A l’indépendance, idée de mesure en faveur des basses castes. Scheduled classes et scheduled tribes. Intouchables 15% + tribus des montagnes 7% (=22% de pop indienne).

Sièges réservés à l’assemblée et à l’université.

En outre il y a les Other Backward classes. Au dessus des deux premières. Selon les États d’Inde, plus ou moins large. Parfois toutes castes sauf Brahmane.

1990, extension des places réservées aux OBC. Flambée de violence entre les castes favorisées et défavorisées.

Suspension du projet.

Conclusion - Comparaison avec la pureté et l’impureté en Occident.

 

Pureté et impureté religieuse

Le corps religieux très sensible à l’impureté. Plus localisé. Impureté sexuelle. Rôle moindre.

Pureté et impureté dans les rites de table.

Chose semblable mais pas forcément de rapport avec impureté religieuse.

Par exemple. Règle de table. Ne pas se servir dans le plat directement. Pas de contact entre doigt et salive. Pas de contact entre les salives des convives.

Nourriture + ou moins résistante à l’impureté.

Le pain. Aliment outil. Grande tolérance. Toucher avec les doigts. Rompre. Partage. On porte directement à la bouche. Posée sur la nappe et pas dans assiette…

Les récipients. Règle de changement de récipient en fonction de l’usage. Sinon risque d’impureté.

Récipient d’achat/ récipient de cuisine/récipient de présentation/récipient de stockage (en cas de reste) à à chaque fois l’on change.

 

Pureté et impureté dans la hiérarchie des métiers.

Certains métiers vus comme un peu impurs. Salissant. Sales. Éboueurs, pas très considérés. Métier manuel/métier où on se salit les doigt. Métier pur à métier où l’on reste pur. Métier intellectuel.

 

Les intouchables en Occident

Autrefois : Juifs. Lépreux. Cagots (Pyrénées).

Aujourd’hui : Pauvres/SDF.

 

A regarder, on trouve toujours des éléments qui ressemblent. La grande différence, c’est ce qu’on trouve de manière très éparse peu explicite et non systématique en Occident, se trouve amplifié et systématisé en Inde

Chapitre 2. Les sociétés d’ordre

Après ce détour géographique à un détour temporel.

Sociétés et hiérarchies qui ont existé en Europe et en France (voire en Francie Occidentale avant que la France n’existe).       

Société d’ordres à sociétés où le statut social est aussi juridiquement héréditaire.

 

Regarder deux périodes. An mil. Et 17ème - 18ème siècle.

La période féodale proprement dite et la période de la monarchie absolue.

 

– La société d’Ancien Régime, le régime féodal, la société d’ordre ne sont pas restés identiques tout au long de la période Xè-XVIIIè siècle.

–Deux périodes d’un point de vue social.

– La société féodale. Apogée Xème-XIIIème siècle.

– La société d’ancien régime. XVème-XVIIIème.

 

A. La société féodale

An mil. Sans être totalement exacte, la représentation de la société comme une société constituée de trois ordres tend à s’imposer et à imprimer sa marque sur le fonctionnement social.

 

1. Une représentation trifonctionnelle

 

Cf. Duby (Georges), 1978, Les trois ordres ou l'imaginaire du féodalisme, Gallimard.

 

Aux alentours de an Mil. Des évêques dans des sermons proposent une représentation de la société en trois groupes.

 

Oratores - Ceux qui prient

Bellatores - Ceux qui combattent

Laboratores - Ceux qui travaillent

 

Prière à prient pour tous.

Combattreà combattent pour tous.

Travail à travaillent pour tous.

Cf. Adalbéron de Laon (1030) : « La maison de Dieu que l’on croît une est donc divisée en trois : les uns prient, les autres combattent, les autres enfin travaillent. Ces trois parties qui coexistent ne souffrent pas d’être disjointes ; les services rendus par l’une sont la condition des œuvres des deux autres ; chacune à son tour se charge de soulager l’ensemble. »

 

Trois groupes unis nécessairement. Fonction de salut, fonction de protection, fonction de production.

 

Trinité forme de la perfection à division en trois mieux à même de faire régner sur terre une société chrétienne.

 

Trois groupes inégaux. 1er ordre : clergé, 2ème ordre : noblesse/chevaliers, 3ème ordre : le peuple.

 

Représentation se place comme une combinaison de deux représentations. 1. Représentation de la société en deux ordres du point de vue du clergé à les clercs et les laïcs.

2. Représentation du point de vue du pouvoir à les seigneurs (ecclésiastiques ou laïques) et les subordonnés.

 

è Combinaison de ça en trois clergé, chevalerie, paysannerie.

 

Vision qui se pose au sein du clergé contre autre sorte de vision. Vision qui cherche à imposer la paix de dieu sans division de la société à monachisme isolationniste (pas d’interdépendance) et autre vision contre ceux qui veulent être des seigneurs à part entière sans limitation du pouvoir guerrier.

è limitation du pouvoir militaire du clergé.

 

Vision aussi qui cherche à subordonner la chevalerie au clergé. La chevalerie féodale a une mission de défense de la société chrétienne et de son clergé. Détourner celle-ci de sa pratique régulière de la rapine et des razzias, en fait de la guerre permanente.

 

2. Le clergé

Pour mieux comprendre cette représentation. Comprendre la réforme du clergé aux alentours de l’an mil. Réforme grégorienne.

En effet avant, clergé souvent armé, et aussi souvent marié. Groupe assez peu différent des laïcs.

Réforme : Purification du groupe = Rétablir un commerce de qualité avec Dieu.

Réforme monastique : Cluny. Recentrer la vie monastique sur la prière. / incompatible avec la guerre.

Réforme liturgique è remise à l’honneur de la célébration liturgique.

Réforme grégorienne : les nominations ecclésiastiques indépendantes des laïcs.

Promotion du célibat et de la chasteté. Condamnation de la luxure.

Conséquence le clergé ne peut se reproduire par lui-même et devenir une caste totalement fermé (comme les brahmanes). Nécessité de recruter dans les autres ordres de la société.

 

Deux formes. Clergé régulier. Clergé séculier.

Connaissance et savoir. Langage ésotérique. Le latin. Conservation des connaissances antiques.

 

3. Les seigneurs féodaux

La décentralisation extrême du pouvoir.

Sous le haut Moyen âge. Royauté des francs. Mérovingien/Carolingien. Désagrégation des anciennes structures étatiques.

Émergence d’une économie-patrimoniale. Le pouvoir est dans la terre. Décadence de l’économie urbaine.

Rois francs pour obtenir soutien à distribution de leurs terres (les bans, avec prérogative juridique). Conséquence soit extension du royaume grâce à conquête militaire, soit perte du pouvoir.

Révolution féodale : l’occident touche limites de la taille du domaine maîtrisable par les bandes armées. Structures étatiques périclitent par distributions successives. Les chefs de guerre se désolidarisent de leurs rois et mènent des guerres et des rapines à l’intérieur des zones chrétiennes et franques. Les bans donnés à des chevaliers deviennent héréditaires. Tendance à l’adoption du droit d’aînesse. Éviter le partage entre les enfants des terres.

 

Un pouvoir militaire.

Le pouvoir repose sur la capacité à soumettre par la force. Chevalier. Celui qui est à cheval. Le cheval équipement militaire indispensable. Seigneurie héréditaire. Mais aussi possibilité de promotion par la bravoure et la technique militaire. Recrutement d’hommes de main au sein de la seigneurie. Peuvent se faire remarquer et se faire adouber chevalier.

 

Les liens féodaux.

Lien féodal = lien entre le suzerain et le vassal.

Contrat particulier. Voire même, est-ce un contrat au sens moderne ? Échange à la fois d’obligations (droit personnel) et d’utilités sur des fonds (droit réel). Type d’échange contraire à la conception libérale du droit.

 

Cérémonie de l’hommage. Le chevalier se fait « l’homme » de son suzerain. Il s’agenouille devant le suzerain. Met ses mains entre les siennes…

Obligation du vassal (ou feudataire), ne pas nuire à son suzerain, fidélité, aide (en cas de conflit, aide militaire), conseil è participation aux décisions de la cour du suzerain.

Le seigneur doit en échange à son homme : fidélité, protection, entretien.

Le plus souvent donne une concession, un fief, une terre à son vassal, terre avec des paysans.

Ce fief est souvent héréditaire.

Constitution ainsi de chaînes de dépendances qui relient ainsi les grands princes aux plus petits chevaliers. Voire même aux paysans. Dont la soumission au seigneur parfois pensée sur le mode de l’hommage.

 

Une société instable et violente

Premier problème. Infidélité. En cas de rupture de la fidélité è guerre pour obtenir une nouvelle soumission ou retrait du fief.

Autre pb héritage à l’héritier n’a pas prêté hommage à son suzerain. Héritier pas forcément en mesure d’être aide militaire efficace. Guerre pour récupérer fief.

Contraction de nombreux liens de vassalité. Peuvent être contradictoire. Lequel respecter. Respect d’un des liens. Parjure de l’autre…

Grande concurrence entre les seigneurs à guerre permanente. Une élite militaire.

Le château et la domination sur les paysans

Puissance du seigneur è château.

– Puissance militaire

Château. Entretien toujours une petite troupe armée (parfois recrutée parmi domestiques). Quelques chevaliers. Reçoit les enfants de ses vassaux en formation militaire.

Château a une fonction de menace des paysans. Symbole de la puissance du seigneur en cas d’insoumission.

Mais aussi rôle de protection des paysans en cas de razzias de seigneurs voisins ou d’étrangers.

– Puissance juridique

Seigneurie banale. Exercice d’un ban. Privilège juridictionnel. Seigneur fait régner la justice. Une justice d’ailleurs très favorable au seigneur et souvent payante pour le paysan. Rapporte au seigneur.

Occasion de confiscation de tenure.

Ex : le prévôt (juge au service du seigneur) confisque les biens des condamnés à mort. Perception des droits de plaid, impose des amandes. Rixes, vol de bois, adultère… occasion d’accumulation.

– Puissance économique.

Possession des terres. Stockage des récoltes.

Banalités. Privilèges pour certains biens du ban. Taxe et obligation d’usage.

Moulin. Pont, etc.

4. Les masses paysannes

Origines de la subordination paysanne : villae, colons et esclaves dans l’empire romain

– Sous l’empire romain. Production en grande partie assurée par les esclaves. Esclaves possession de son maître. Esclave n’a aucun droit. Le maître a tous les droits y compris droits de vie et de mort. Approvisionnement par conquête à prisonniers de guerre. Et vie en caserne. Production sous la contrainte (enchaîné, etc.).

De l’autre côté, dans l’agriculture, développement des colons libres qui vont cultiver terre dans les colonies (ancien de l’armée, etc.).

– Fin empire romain - empire carolingien. Troubles. Raréfaction de l’approvisionnement en esclaves. Raréfaction de la main d’œuvre. Pour faire travailler maître concède des tenures aux esclaves et permet (influence du christianisme) de se caser et d’avoir une famille.

Colons nécessités pour eux d’obtenir la protection des puissants contre invasions. Se regroupe autour des villae.

Accepte de se soumettre au maître en échange protection.

CQ : rapprochement statut esclave (servus) et colons.

L’évolution se poursuit. Servus du Xème siècle. Plus vraiment esclave. On parle de serf.

 

Serfs et vilains

– Serfs.

Absence de statut juridique. Ne peut être jugé. C’est son maître qui l’est à sa place. Interdiction d’entrer à l’église, de porter les armes, ne peut prêter serment.

à Absence de liberté. Peut être vendu, et acheté. Attaché à la glèbe (à la terre).

Servage héréditaire.

Des charges particulières. Taxe annuelle au seigneur, le chevage. Le patrimoine accumulé par le serf, considéré comme patrimoine du seigneur. Au moment de sa mort. Prélève une partie. Mainmorte.

Limitation du droit de mariage hors de la seigneurie (pourquoi ? perte de droits sur la descendance) à taxe à verser aux seigneurs. Formariage.

Tendance à l’affranchissement au cours du XIème  et XIIème siècle. En général contre paiement.

Par ailleurs soumis à toutes les obligations des manants ou vilains libres en terme de taxes et de corvées.

 

– Manants ou vilains libres. Une certaine liberté de quitter la terre. Non soumis aux taxes ci-dessus.

Mais nécessité de se soumettre à l’autorité du seigneur. Doivent une forme d’hommage. Statut qui est potentiellement souvent assez proche de celui du serf.

 

– Communauté de production.

Travaillent dans les deux cas sur des tenures qui deviennent héréditaire.

En plus possibilité et nécessité souvent de travailler en plus sur autres terres contre un salaire. Terres de la réserve seigneuriale.

 

Les formes de la subordination.

– La corvée

Obligation de travailler un certain nombre de journées, souvent entre 3 et 10 jours par an sur les terres du seigneur (la réserve).

Là aussi tendance à remplacer par des paiements et des taxes. Manque de motivation des paysans. Ou limitation à quelques temps forts. Récolte. Semis, nécessitant beaucoup de main d’œuvre.

– Les taxes

En échange, de ses biens (imaginairement concédés par le seigneur un peu comme le fief), à la fois la maison et la tenure. Acquitte deux taxes. Le cens. Taxe fixe limitée et le champart prélevé sur la récolte entre 1/16ème et 1/4 de la récolte.

La dime. Taxe prélevée par le clergé. Souvent 1/10ème de la récolte.

– Les banalités.

Un certain nombre d’interdit et de monopole. Interdiction d’avoir un four ou un moulin ou pont. Obligation d’utiliser celui du seigneur banal. Source de mécontentement et d’attitude hostile à l’égard du progrès (signifiant monopole).

 

Signification de la subordination féodale.

Seigneur propriétaire par les taxes, et la corvée d’une partie du travail et des biens produits par les paysans. Appropriation unilatérale. Justification en échange par l’octroi de protection. Sur le modèle vassalique.

Mais la possession de la puissance, menace, rend cette forme de contrat, une forme de subordination. Le paysan n’a pas tellement le choix (sinon risque de répression seigneuriale) de refuser.

De fait, très souvent révolte paysanne. Très souvent sauvagement réprimée.

Scène du téléfilm l’an mil. Seigneur qui offre à un chevalier un fief dans les montagnes. Va sur son fief è les paysans refusent de lui rendre hommage et de se soumettre. Conclue une alliance avec autre seigneur qui effectue une razzia. Les paysans obligés d’aller chercher la protection du seigneur. è Obtention de la subordination. Pas tellement différent de la méthode de la mafia.

En fait forme étatique très décentralisée. Paysans soumis à des prélèvements obligatoires. Sorte d’impôts. Mais là l’État est privé. Le seigneur possède l’état local. Pas de prise en compte (pas avant la renaissance) de l’idée d’intérêt public et que le souverain ou le seigneur devrait avoir en vue l’intérêt public dans sa charge. Aujourd’hui le prélèvement privé est non obligatoire (en général), seul l’État organise des prélèvements obligatoires. Et même possibilité d’y déroger par mobilité géographique. Toutefois idée que l’État doit (but normatif) agir en fonction de l’intérêt public et non privé. Le mécanisme électoral supposé permettre mieux que tout autre réalisation de ce but.

 

5. Les forces nouvelles : les villes.

Représentation trifonctionnelle. Assez bonne pour représenter les réalités économiques et sociales rurales.

La ville semble échapper à cette division schématique.

 

Les villes franches : l’autonomie communale

A partir de l’an mil. Croissance urbaine. Renouveau urbain. Nouvelle figure de ce monde, le bourgeois. Habitant du bourg.

Ces villes au départ soumises à un seigneur laïc ou ecclésiastique (le plus souvent).

Ces villes de plus en souvent obtiennent l’autonomie, elles deviennent franches. « Villes franches ». Possibilité de s’administrer elle-même. Organisation de la commune.

Elle se dote de ses propres institutions. Les bourgeois de la commune administrent la ville. Sorte de démocratie locale. Pas très égalitaire. Les plus riches surtout sont représentés.

La stratification. Se fait selon d’autres formes au sein de la ville. Selon la richesse.

Les corporations

Artisanat qui se regroupe sur la base de la profession. Réglementation de l’accès à la profession et de la concurrence interne.

Aspect unitaire. Maître et compagnons. Maître possède l’outil de travail. Le compagnon est salarié. Travaille pour un maître. Au départ souvent relation d’âge. On est d’abord compagnon et ensuite on devient maître.

Embryon de relation salariale.

Les marchands

Négoce. Accumulation parfois de fortune considérable.

Mal vu par la société féodale. En plus souvent usurier.

Cahorsins. Dernier cercle de l’enfer.

Rôle économique de plus en plus important.

Dans un sermon en Angleterre au XIVème siècle :

« Dieu a fait les clercs, les chevaliers et les laboureurs ; mais le démon a fait les bourgeois et les usuriers ».

B. La société d’ancien régime

 

Dégénérescence de la société d’ordre. La société d’Ancien Régime : Disparition du servage+ Formation de l’État.

La société d’ordre clergé, chevaliers, paysans cède la place à une société d’états, clergé, noblesse, Tiers État. Aspect statutaire l’emporte. (Noter que statut ~ signifie état ou a état comme étymologie).

 

1. La formation de l’État absolutiste comme forme de monopolisation du pouvoir

a) La concurrence entre les seigneuries.

Référence Norbert Élias.

Norbert Élias, (1975 [1939]), La dynamique de l’occident, Agora, « Pocket ».

– Système extrêmement conflictuel.

– Lutte symbolique

Relation de fidélité et d’infidélité, d’honneur et de déshonneur. Tendance à la multiplication des liens de suzeraineté. Complexité. Multiplication des guerres picrocholines.

– Lutte économique.

Lutte pour l’augmentation de la taille des fiefs (donc des revenus, du pouvoir, etc.).

– Une tendance à la monopolisation.

D’après Elias, deux phases se succèdent. La phase de la libre concurrence. La phase du monopole. XI-XIIIème concurrence de tous contre tous. XIVè-XVè formation des monopoles, XVIIè état absolu = monopole.

Après une période de déconcentration du pouvoir. Tendance à re-concentrer le pouvoir. Les rois en tant que super-seigneur avaient un peu plus d’atout. Mais ne pas oublier la puissance de certains seigneurs comme Charles le Téméraire !

Deux grands seigneurs s’affrontent en Europe. Roi de France et Roi d’Angleterre. Guerre de 100 ans.

Équilibre dans des frontières qui commencent à ressembler à celles d’aujourd’hui. è Guerre de Cent ans.

– Vers les deux monopoles.

b) La formation du monopole militaire

Période féodale : chaque seigneur a son armée ou peut la lever. Il peut l’utiliser légitimement (si ses droits sont bafoués) ou illégitimement.

Ancien régime. Petit à petit, limitation du pouvoir militaire par le roi. Le pouvoir militaire des seigneurs è Menace pour le pouvoir royal. Soutien en cas de vassalité peut devenir une menace.

Professionnalisation de l’armée.

Interdiction de l’usage des armes.

Louis XIII et les duels.

« Monopole de la violence légitime » Weber.

 

Cq de la professionnalisation : une caste caractérisée par son pouvoir guerrier peut-elle survivre en tant que tel ? Surtout avec modification de la technique militaire. (Invention de la poudre. Rôle important de l’infanterie.

 

En rapport avec aussi la monopolisation de l’armée.

Création d’un corps de professionnel du jugement aux ordres du roi è Parlement.

 

c) La formation du monopole fiscal

 

Aspect très important de la formation du monopole royal.

Le prélèvement fiscal. Prélèvement unilatéral légitime. Contrepartie en terme de services très vague.

Pour le roi féodal pas vraiment d’impôt. Comme tout seigneur, ses revenus, revenu du domaine (prélèvement brutal, corvée, servage, etc.). Institution des aides, d’abord provisoire. Fournir des hommes armés pour la guerre ou de l’argent pour payer des rançons. Institutionnalisation et perpétuation progressive. Très grande résistance de la population bourgeoise et aussi seigneuriale è convocation des États Généraux pour les augmentations d’impôts.

Lien entre monopole militaire et monopole fiscal. Pour le monopole militaire, il faut les impôts (payer l’armée). Pour les impôts, il faut l’armée (obliger à payer, mater les rébellions).

 

Les ordonnances de 1445 et 1448 ont organisé les Compagnies de l’Ordonnance du roi et les Francs-Archers ; celles de 1443 à 1460 ont étendu à l’ensemble de la nation l’impôt institué par la bourgeoisie dans les villes ; la taille devient annuelle et régulière ainsi que les impôts indirects comme les aides et les gabelles.

 

Conséquence 1 : Le roi pour se ménager les puissants (grands seigneurs) capables d’entrer en rébellion, ne leur impose pas les impôts. Impose à ceux qui ont des richesses sans puissance militaire à la bourgeoisie, et dans une moindre mesure à la paysannerie dont la capacité de paiement est limitée.

Privilèges de la société d’ancien régime se dessinent.

 

Conséquence 2 : avec l’institution d’un état en tant que tel que peut-être la destinée d’une classe la chevalerie qui prenait en main les destinées des micro-états qu’étaient les seigneuries ?

 

2. Les ordres privilégiés.

Une société d’ordre sous l’ancien régime : une société de privilège.

Privilège matériel et social. On en hérite pour l’essentiel. Noblesse. Ou on les a par le statut à clergé.

Privilège lié aussi de plus en plus à l’État et au roi qui sont l’institution conservatoire des privilèges.

Ainsi les privilégiés ne paient pas tous les impôts. Exemptés de la taille. Et souvent exemptés des impôts sur le revenu que sont la capitation et le vingtième.

a) Le clergé.

Le clergé se maintient dans ses grandes fonctions. Mais aussi transformation face à la concurrence (protestante).

- Vœux de célibat (pour les prêtres) et de chasteté (pour le clergé régulier) à le clergé n’est pas en situation de pouvoir se reproduire par filiation directe (sauf exception).

Recrute dans les deux autres ordres noblesse et tiers état.

Le haut clergé recrutement plutôt dans la noblesse. Et le bas plutôt dans la roture ou la paysannerie.

 

Un univers hiérarchisé et stratifié.

Vers 1780 (population de 27 millions).

Clergé séculier 80 000. Clergé régulier : 70 000. 150 000 personnes en tout (0,5% de la population).

Distingue Haut clergé évêques et archevêques (130). Très riches et très puissants. Recrutement dans la haute noblesse. Souvent relation oncle -neveu. Dans les grandes familles, aîné à hérite, le puîné à religion. Et le cadet à armée/aventure.

Abbé à à la tête d’une abbaye. Ibidem.

Moines et religieux. Situation variable selon les règles.

 

Bas clergé Curé de campagne. Recrutement parmi le Tiers État le plus fréquent. Situation parfois de grande pauvreté. Portion congrue.

 

Une puissance économique, sociale et politique importante.

Puissance économique très importante : dîme. Les terres très importantes (10%).  + pensions versées par le roi au grands ecclésiastes.

Puissance sociale. Administration des consciences. Prise en charge des grandes étapes de la vie. Fonction d’enseignement, d’état civil.

Fonction politique. Souvent cardinaux à ministres.

b) La noblesse
a. Le procès de curialisation de la noblesse

Le roi. Situation ambiguë. Premier des nobles. En concurrence avec les nobles.

Curialisation = Le processus qui conduit à la formation d’une société de cour / Maintien des privilèges.

-Norbert Elias, (1985 [1969]), La société de cour, Flammarion, « Champ ».

Surveiller la noblesse

La concentration pouvoir royal è Série de révolte (La Fronde, etc.). Eviter ça, surveiller la noblesse. Fournir des plaisirs et des attachements. Fidélisation.

è Société de cour. Les nobles à la cour. Auprès du Roi.

 

Créer des alliances et garantir un statut social

Éviter des révoltes de noble et garantir le statut de la royauté (qui est aussi noblesse).

Garantir des avantages à la noblesse. Maintien des privilèges.

Ne paient pas l’impôt. En particulier la taille.

Profitent des droits seigneuriaux : Cens, champart, corvée …

Versement de pensions aux grands. Sur le budget de l’État.

b. La composition de la noblesse

 

300 000 nobles environ en 1780, soit 1% de la population.

Un groupe riche : possède 20% des terres. Touchent par ailleurs les taxes sur les terres et les domaines gérés.

La noblesse. Héréditaire. Donne accès à un certain nombre de privilèges. La noblesse peut être aussi acquise. Roi peut anoblir. à lettres d’anoblissement.

Anoblissement aussi par l’achat d’une charge anoblissante.

Noblesse se représente de manière mythologique comme les descendants des francs alors que les paysans seraient descendants des Gaulois. Les nobles même supposés avoir un sang spécial (bleu).

Souvent, le nec plus ultra pouvoir se présenter comme noble de l’époque de Saint-Louis. En fait la majorité des nobles, anoblis après le XVème siècle.

« Noblesse oblige » : être noble, c’est être soumis à certaines obligations et interdits. Interdiction du travail manuel, travail de la terre et artisanat. Ceci a d’ailleurs été un frein pour le progrès agricole à la différence de l’Angleterre, où on a vu apparaître une classe de gentlemen farmers.

 

On distingue deux noblesses : la noblesse d’épée et la noblesse de robe.

– La noblesse d’épée :

Se représente comme la vraie noblesse. Comme noblesse du sang. Fonction militaire et politique.

Possibilité d’accéder au groupe par lettre d’anoblissement. Parfois ces lettres étaient vendues.

 

On peut distinguer en son sein entre « Haute noblesse », et « bonne noblesse de province » et « petite noblesse »

 

- « Haute noblesse ». Quelques centaines de familles. Grands du royaume. Souvent à la cour. Bénéfices d’importants subsides royaux. Outre la richesse liée à ses possessions.

- « La bonne noblesse de province ». 10 000 familles. Vit plus souvent sur ses terres ou dans les grandes villes de province (château + hôtels particuliers) . A de nombreux domestiques… Revenus importants.

- « Petite noblesse ». Exclusivement rurale. Mode de vie modeste.

 

– Noblesse de robe. Plus proche de la bourgeoisie. Possibilité de devenir noble par achat d’une charge anoblissante. Héréditaire ou dans certains cas viagère.

Fonctions juridiques. Ainsi dans les parlements. Rôle de justice et d’enregistrement des lois. à noblesse de robe. Comme Montesquieu.

 

 

3. Le Tiers État

 

Tiers État est défini négativement. Absence de privilèges. En fait un ensemble de strates le compose. Pas du tout unifié.

Deux distinctions : en fonction de la richesse, et en fonction de la localisation : urbain ou rural.

a) Les masses paysannes

Le féodalisme agricole bien entamé.

 Le servage existe plus que sous forme résiduelle. Quelques années avant la révolution, 1 million de serfs. Moins de 5% de la population.

Affranchissement de la population.

Le poids des charges.

Toutefois toujours soumis à certaines charges. Charges dues au pouvoir royal (taille, vingtième, capitation, gabelles, aides, traites), + la dîme due à l’église. Charges dues aux seigneurs. Cens, champart, banalités, Corvées (encore..).

Rentes dues au propriétaire dans certains cas fermage ou métayage.

Les hiérarchies du monde agricole

Développement d’une élite de propriétaire agricole. 5 à 10% de la population agricole. Grosses exploitations de plusieurs dizaines à une centaine d’hectare en fermage ou en propriété.

Les moyens. 15 à 30%.

Le seuil d’indépendance avoir une exploitation supérieure à 5 à 10 ha. En dessous obligation à se vendre une partie de l’année ou la totalité comme salarié agricole. Manouvriers, brassiers, domestiques (en particulier les filles) … 50 à 70% de la population sont obligé d’adopter partiellement ou totalement cette condition.

b) Dans les villes
a. Menu peuple et artisans.

70 à 80% de la population est constituée soit de « vile populace » (mendiants, indigents, etc.) soit du « menu peuple », avec les petits métiers (la plupart des boutiques ou des artisans), les métiers salariés et les domestiques de la bourgeoisie.

b. La montée de la bourgeoisie

10 à 20% des habitants de la ville couche sociale ? Bourgeoisie caractérisée par l’aisance économique, et éventuellement une certaine éducation.

 

Mais le roi s’appuie aussi sur ces nouvelles couches sociales.

Les bourgeois. Habitants des villes. Ceux qui ont le « droit de vote » communal. (Les plus riches : élites des marchands et des artisans).

Les conditions économiques et sociales de l’ascension de la bourgeoisie

Développement des villes. Et du commerce. Essor de la production. Élites de riches Marchands.

La pacification de l’Occident favorise le développement de la bourgeoisie. (Fin des guerres, etc.)

 

Le roi s’appuie sur la bourgeoisie. A partir de Louis XI, appui de la royauté sur la bourgeoisie pour l’administration du royaume. Justice. Finance. Art, etc.

Louis XIV. Apothéose. « Règne de vile bourgeoisie ». Colbert, Corneille, Molière, Racine…

 

Les formes de la mobilité sociale et l’exutoire à ses aspirations

Pour satisfaire les prétentions sociales de la bourgeoisie è possibilité d’anoblissement.

CF. Michel Vovelle, (1972), La chute de la monarchie, 1787-1792, Seuil, « Points ».

- Deux modalités

- Lettre d’anoblissement.

- Achat d’une charge d’anoblissante.

Aussi possibilité de faire un mariage avec une femme de la noblesse.

L’achat d’une seigneurie à devient alors le destinataire des flux de taxes.

Parlement è justice.

Création d’une nouvelle noblesse. La noblesse de robe. Au début très bourgeoise. Vers 1789, agit de + en + comme une noblesse car attaché à des privilèges. Ancien régime.

Blocage pour la bourgeoisie.

 

4. Un équilibre instable : vers la révolution.

Société d’ancien régime. Équilibre instable entre bourgeoisie et la noblesse orchestré par un État puissant. Composante qui change : bourgeoisie. Évolution numérique et économique.

è Processus révolutionnaires. Ces processus pas spécifiques à la France même si en France forme paroxystique. Processus révolutionnaire : Révolution américaine (1770-1783). Troubles révolutionnaires en Angleterre et en Irlande. Révolution  aux Provinces Unies (Pays-Bas) et en Belgique. Echec.

A Genève, en Pologne… Ensuite dans toute l’Europe sous l’influence de la présence militaire française.

(Cf. Jacques Godechot, 1963, Les révolutions, PUF, « Nouvelle Clio »).

a) Entrave au développement de l’État : le problème fiscal

État en fort développement. Base fiscale étroite. Les puissants (noblesse et clergé ne payent pas l’impôt) è Déficit fiscal récurrent.

Hausse des impôts. Opération délicate à remise en cause de la légitimité de l’État.

« No taxation without representation » aux États-Unis.

En France. États Généraux. Acceptation quant à la taxation que si il y a un droit de regard sur les finances de l’État et son usage.

b) Crispation de la noblesse : la révolte nobiliaire

A la fin du XVIIIème siècle. Noblesse se sent menacée & fragilisée. Recouvre les anciens droits féodaux. Irritation des paysans.

Essaye de recouvrir ses anciens privilèges et ses libertés. Participation à la révolte.

Ces révoltes apparaissent au début comme des révoltes contre l’arbitraire étatique.

c) L’assurance économique et idéologique de la bourgeoisie.

– Assurance économique.

Les débuts du capitalisme. Enrichissement très grand dans le commerce triangulaire.

– Assurance idéologique : Les lumières.

Développement de nouvelles idées.

Deux composantes.

+ aristocratique. Contre l’arbitraire de l’État. Équilibre des pouvoirs.

+ bourgeoise. Contre l’inégalité de traitement.

C’est pour cela que la noblesse a pu aussi participer aux mouvements des lumières.

 


Chapitre 3. La Révolution Française et l’instauration d’une société de classes sociales

 

La suppression des droits féodaux et l’instauration du principe d’égalité juridique.

 

Pourquoi instaurer une différence entre sociétés traditionnelles et sociétés modernes, en ce qui concerne les formes de stratification sociale ?

Deux raisons

- Socioéconomique : société industrielle, salariale, urbaine, etc.

- Juridique : société fondée sur le droit. Droit le même pour tous. Sociétés qui ne reconnaissent pas en droit de différence de statut, de dignité aux différentes personnes.

 

D’où vient cette situation ? De la révolution française.

Retour sur la révolution française. Égalité des droits.

 

Armé de votre cours sur les ordres, examinons la dynamique sociale de la société d’ancien régime d’un point de vue politique.

 

La Révolution Française transforme

 

Qu’est-ce que la révolution supprime ?

– La prééminence de certains ordres.

– Une certaine forme d’État. L’État royal absolutiste.

A. La déclaration des droits de l’homme et du citoyen

– 04 Août 89 : Abolition des privilèges.

Grand élan d’enthousiasme collectif. Voté à l’unanimité.

Réponse à l’agitation dans les campagnes. Grande Peur. Agitation. Châteaux mis à sac. Registres des droits seigneuriaux pillés.

 

En fait les décrets d’application limiteront la portée de l’élan généreux. Droits rachetables.

Mais principe posé. Fin des privilèges. Égalité des citoyens devant l’impôt.

Voie vers une grande déclaration de l’égalité è déclaration des droits de l’homme.

« art 1 : Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ; les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ».

« Art 2 : Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme ; ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression. »

« Art 3 : Le principe de souveraineté réside dans la nation : nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément ».

è Une nouvelle société qui affirme des principes de liberté, d’égalité. Dans les principes et le droit aucune source de différenciation sociale.

Défense de la propriété.

è La propriété est défendue. Elle est sacrée. L’application de ce principe. Défense en droit des inégalités de fait. Triomphe de la conception absolutiste de la propriété et du droit réel contre la conception coutumière de la propriété

B. Égalité des citoyens devant le droit et société du contrat

Référence : J. Godechot, (1951), Les institutions de la France sous la révolution et l’empire, PUF.

1. Les décrets d’Allarde et Le chapelier

Corporation. Organisation Patrons-Ouvriers. Limitation de la concurrence è Réglementation contraire au libre commerce.

Allarde dans le décret du 17 Mars 1791.

Suppression des maîtrises et des jurandes (=corporation).

Ce décret supprime en fait l’ancien cadre d’ancien régime d’organisation de la production liant maîtres (propriétaires) et compagnons (ouvriers).

La loi Le chapelier du 14 juin 1791, pour lutter contre l’agitation et les grèves de l’époque. Interdiction des compagnonnages et de la grève. (Et aussi des coalitions de patrons)

Conception libérale. Contrat individuel prime entre un salarié et un patron. Rien ne doit intervenir pour influencer ce contrat, ni l’État, ni des groupes, ni des corps intermédiaires. Affaire entre deux personnes.

2. Le Code Civil et la liberté de contracter

Code civil. Compromis, droit romain, droit coutumier, et droit révolutionnaire

Le code civil reprend l’idée de la liberté des contrats. Il est appliqué dans toute l’Europe à la faveur des conquêtes impériales.

Article 1134 : « Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites ».

Le contrat se fait entre deux personnes aux volontés libres. Liberté de contracter ou de ne pas contracter. Une fois le contrat signé è s’applique aux deux personnes.

En matière de travail è Société de contrat. Subordination volontaire. L’ouvrier, libre de ne pas accepter le contrat de travail ou le taux de salaire. S’il l’accepte, il doit s’y soumettre.

C. L’idée d’une représentation démocratique de la société

La souveraineté nationale. Avec la constitution de 1793, jamais appliquée. Idée que la souveraineté nationale est représentée par le suffrage universel (masculin).

Le pouvoir n’appartient plus à une personne, ni à un groupe mais à tous. Chacun avec son vote compte pour un. Egalité formelle de pouvoir politique.  Égalité formelle de représentation.

Conclusion : Une société nouvelle qui ne reconnaît pas les différences sociales ?

La révolution proclame l’égalité de droit. Le droit ne reconnaît plus de privilège, de différence statutaire, en fonction du groupe ou de la naissance. Le droit fournit même un cadre protecteur pour ceux qui sont victimes de privilèges. Société d’égaux en droit.

De même en matière de travail. Il n’y a plus que des volontés libres et égales. Le contrat de travail étant libre et contracté entre deux personnes libres, on ne peut plus parler de soumission comme dans le servage, la corvée ou l’esclavage.

Mais la loi reconnaît aussi les inégalités de fait. La propriété. Le talent (l’éducation). Tous n’ont pas le même talent, la même fortune. Or la loi protège la propriété et les talents. è Reconnaissance en droit de l’inégalité de fait.

La loi reconnaît des fonctions, entrepreneurs, ouvriers, et des lois spécifiques pour ces personnes (code du commerce, aujourd’hui code du travail). Mais ces fonctions ne sont pas attachées à des personnes. Une personne en tant qu’elle entrepreneur, est soumise aux  lois concernant les entrepreneurs. Idem pour les ouvriers. La loi reconnaît à tout homme la possibilité d’occuper n’importe quelle fonction pour laquelle s’applique un droit particulier. Elle reconnaît la mobilité sociale.

En même temps, la loi reconnaît certaines formes particulières de reproduction qui assurent la perpétuation des inégalités de fait. Le droit d’héritage, est le droit qui se trouve codifié par le code civil. Partage de la fortune parentale à égalité entre les enfants naturels (avec quelques entorses). Ainsi l’inégalité des fortunes peut se reproduire de génération en génération par l’héritage.

 

La loi instaure une égalité formelle mais valide aussi formellement un ordre des choses potentiellement inégalitaire.

 

Deuxième partie. Principes d’analyse des classes sociales

 

 

Introduction : pourquoi des classes sociales ? Contradiction entre les principes d’égalité affirmés dans la nouvelle société et les inégalités flagrantes de cette nouvelle société

Comment décrire la nouvelle société ? Libre contrat, égalité, fraternité, liberté, démocratie. Concepts inadéquats pour décrire la société de la révolution industrielle. Classes è groupes sociaux émergeant malgré (mais aussi à cause) d’un ordre fondé sur l’égalité formelle en droit.

Chapitre 1. Principes d’analyse théoriques

Dans première partie. Théorie des classes sociales. Savant, économiste, sociologue ont besoin d’établir des schémas théoriques de stratification de la société.

I. Quand le théoricien classe…

A. La place dans les rapports sociaux de production : les classes sociales selon Marx.
0. Introduction. Note sur la vie de Marx.

Karl Marx né en 1818 à Trèves (Allemagne). Mort à Londres en 1883.

Origine bourgeoise et juive.

Études de droit. Puis de Philosophie.

Découvre la philosophie hégélienne.

Participe d’abord aux courants Jeunes Hégeliens. (Hégéliens de gauche). Gazette Rhénane, Annales Franco-Allemande.

Puis critique des néo-Hégeliens. Idéologie Allemande (1846), Sainte Famille (1845).

Avec Engels. Sous influence d’Engels découverte des économistes anglais.

Influence aussi des historiens français.

Trois sources académiques du marxisme : philosophie allemande, histoire française, économie anglaise. Influence du mouvement ouvrier français naissant.

Participe aux mouvements révolutionnaires de 1848 en France et en Allemagne. Fonde la Ligue des communistes (1848), pour lequel il écrit Le manifeste du Parti communiste (1848) avec Engels. Obligé de s’exiler à Londres.

Vie misérable à Londres, aides de Engels. Journaliste (New-York Times) et économiste.

Commence la rédaction de son Œuvre principale Le Capital. (Livre I 1867). Œuvre inachevée. Publication des livres II et III par Engels, Livre IV par Kautsky après la mort de Marx.

En 1864 participe à la fondation de l’internationale ouvrière : AIT.

Opposition aux anarchistes. Participation à la vie politique. Soutien à la Commune (1871). Il participe au SPD avec Critique des programmes de Gotha et d’Erfurt.

 

Il meurt en 1883 en laissant une œuvre inachevée.

 

Influence énorme au cours du vingtième siècle avec les partis communistes qui ont revendiqué l’épithète « marxiste ».

 

Aspect de son œuvre.

Philosophique è Matérialisme dialectique.

Ouvrages de jeunesse. Contribution à la critique de l’économie politique (1857).

 

 

Historico-sociologique è Matérialisme historique.

Le 18 brumaire de Louis-Bonaparte

La guerre civile en France

 

Economique è Le Capital

 

Politique

– Théorique. Le manifeste

– Militante. AIT

 

Importance de sa pensée pour de nombreuses disciplines Économie (mais influence déclinante), Sociologie, Histoire, Sciences Politiques.

1. Une analyse économique des positions de classes : la place dans les rapports sociaux de production

a) L’analyse des classes avant Marx

Marx n’a pas inventé le concept de classes sociales. Il a systématisé des conceptions qui existaient avant lui en faisant le pont entre les conceptions économiques des classes développées par les premiers économistes et les conceptions morales et historiques des classes développés par les socialistes Saint-Simoniens.

 

Parmi les économistes, un des premiers modèles à utiliser des classes est celui de Quesnay.

– Quesnay.

Marx fortement impressionné par Quesnay.

Un modèle économique de classe : les classes de personnes rôle dans la production et la répartition.

Modèle de répartition de la production et des revenus.

Quesnay distingue trois classes. La classe productive. La classe stérile. Les propriétaires.

La classe productive è Les agriculteurs.

La classe stérile è L’industrie.

Les propriétaires è Noblesse & Bourgeoisie.

Idée que la classe productive à l’origine de toutes les richesses. Vendent nourriture à la classe stérile aux propriétaires. Les propriétaires payent leur nourriture grâce aux rentes payées par les agriculteurs, de même qu’ils font des commandes aux artisans qui peuvent ainsi payer aux agriculteurs.

 

Schéma où les agriculteurs apparaissent super-exploités. Mais chez Quesnay aucune indignation, aucune dénonciation. La leçon, pour développer la richesse, il faut libérer la richesse de ses carcans.

Modèle économique aux origines religieuses ?

En effet en mettant l’agriculture à l’origine de toute production et de toute valeur… Perspective théologique : Dieu a donné la terre aux hommes pour la faire fructifier.

Perspective morale. Besoins utiles indispensables è se nourrir. Besoins futiles è les carrosses.

 

– Smith et Ricardo

Smith & Ricardo reprennent l’idée de classe pour analyser l’économie.

Smith reprend libéralisme des physiocrates + mais critique de la notion de production & de richesse.

Richesse « toutes choses nécessaires et commodes à la vie ». è Exclusion des services.

Ce qui fait la valeur des choses, c’est la quantité de travail.

Économie à trois classes. Salariés. Entrepreneurs et Propriétaires fonciers.

La classe des travailleurs est à l’origine de la production et de la richesse.

Une révolution anthropocentrique et copernicienne.

Ce n’est plus Dieu ou la nature qui crée la richesse mais l’homme dans son activité productrice, dans son travail.

Une théorie qui ne souligne pas les injustices et les inégalités. Tout au plus s’il y a exploitation, c’est celle des propriétaires fonciers. Bénéfice de la rente. Prix du blé è prix de la plus mauvaise terre à travailler. Les propriétaires des bonnes terres en tire une sur rente car produisent beaucoup moins cher.

Théorie des fonds de salaire.

L’entrepreneur avance le salaire aux salariés pour la durée du processus de production. En échange de cette avance, il touche un taux d’intérêt ici sous forme de profit.

Le salaire fixé par l’offre et la demande. Salaire de survie.

b) Les rapports de production ou la répartition du surproduit social dans les sociétés dans la théorie de Marx.

Hérite des théories économiques.

Critique de ces théories. à Critique de l’économie politique.

 

Historicise ces théories. Les théories pour certaines périodes historiques.

Histoire = histoire de la lutte des classes. Société nécessite un certain travail pour reproduire. Sinon la mort. En général, société, sauf communiste primitif produise plus que ce qui est nécessaire à la reproduction = surtravail.

Comment se répartit ce surtravail ? Les classes ne participent pas autant à la production du surtravail et à sa distribution. Certains +, d’autres moins.

Les classes sont en concurrence, en antagonisme pour le surtravail. Ce que l’une gagne, l’autre perd. è Lutte de classes.

Les formes de l’appropriation du surtravail différentes selon les époques. Lois économiques différentes.

Modes de production différents.

 

a) Mode de production (union des forces productives et des rapports de production)

 

Mode de production : union des forces productives et des rapports sociaux de production.

 

Forces productives : moyens de productions et connaissances.

Rapports sociaux de productions : manière dont les individus et les groupes entrent en relation.

 

Plusieurs modes de production :

Asiatique, Esclavagiste, Féodaliste, Capitaliste, Communiste ( ?)

Asiatique = ensemble de la population soumis à un seul qui capte tout le surtravail. Gengis Kahn.

Esclavagiste = le maître possède l’esclave qui travaille pour lui.

Féodaliste = Le seigneur possède des droits sur une partie du travail du serf.

Capitaliste = entrepreneur et salariés entrent en rapport sur une base contractuelle et déterminée. Egalité et liberté formelles des deux parties. Le salarié vend sa force de travail au capitaliste.

 

b) Différence et ressemblance entre les modes de production non capitalistes et capitalistes

La différence essentielle. Place de la contrainte. La force ou le possible recours à la force est au cœur des relations d’esclavage et de servage.

Capitalisme è relations libres formellement.

L’exploitation est beaucoup plus puissante. Car invisible. Sous la forme de la conformité à un droit universel & juste.

g) Les conditions historiques de possibilité du MPC

Du capital et du salariat. Séparation des travailleurs avec les moyens de production.

Accumulation du capital.

Comment une telle possibilité survient ? Accumulation primitive du capital

è Genèse non capitaliste du capital.

La Violence a un rôle fondamental.

Huitième section du capital.

Deux mécanismes.

– L’expropriation des petits paysans. Mouvement des enclosures.

– Constitution d’un capital sur la base de la violence. Capital agricole. Cf. supra. Capital industriel avec le protectionnisme & l’intervention de l’État (mercantilisme). Capital marchand avec les colonies et la traite des noirs.

 

d) Exploitation dans le mode de production capitaliste

Pour pouvoir faire une théorie de l’appropriation & de l’exploitation dans le capitalisme. Il faut avoir une théorie de la valeur.

d.1. La théorie de la valeur. La valeur travail.

La valeur a deux aspects. Valeur d’usage. Valeur d’échange.

Valeur d’usage : dans la consommation individuelle & subjective des marchandises.

Valeur d’échange : les marchandises s’échangent les unes contre les autres à une valeur. Quelle est cette valeur ? La valeur d’échange.

La valeur d’échange = Temps de travail socialement nécessaire pour sa production.

Travail abstrait et non concret. (abstraction è moyenne).

Travail simple ou complexe. Travail complexe, possible d’exprimer en travail simple. Temps de Travail complexe = travail simple + temps de travail de formation.

Une théorie de la valeur des biens enracinée dans le travail et la production. Elle donne la première place à une catégorie de personnes : Les producteurs.

Mesure de la valeur et des échanges. Possibilité de faire apercevoir une contribution inégale.

d.2 Le circuit ou l’échange marchand précapitaliste : MAM

Avec cette théorie è échange marchand simple.

Marchandise à Argent à Marchandise

Toile à Argent à Bible.

Pas de rupture des équivalences. Toile = Argent = Bible. On peut le faire en sens inverse. Bonnet blanc, blanc bonnet.

Toile = 10 heures de travail simple = Bible.

d.3 Le circuit AMA’ et sa contradiction.

Le capitalisme différent de l’échange marchand simple. Motivé par le profit. Circuit suivant. Argent investi. Marchandise produite. Argent récupéré.

Or sauf déboire ou faillite, Argent de la fin supérieur à celui du début.

A à M à A’. Comment est-ce possible ?

A’>A.

D’où vient la rupture des équivalences.

Le capitaliste a une rémunération étrange ?

Est-ce que ça peut venir de la marchandise ? Non. L’échange de marchandise à leur valeur.

Solution de la contradiction è Travail et contrat de travail.

d.4 Les modalités d’achat vente de la force de travail. Exploitation.

Contrat de travail. Qu’est-ce qui s’achète ou se vend dans un contrat de travail ?

Est-ce le travail ?

Si c’est le travail on aurait une rupture des équivalences.

A à M(travail) à Marchandise (marchand) à A’.

C’est la force de travail.

Le capitaliste achète quoi ? Une marchandise particulière qui crée de la valeur.

La force de travail ou puissance de travail.

« Sous ce nom, il faut comprendre l’ensemble des facultés physiques et intellectuelles qui existent dans le corps d’un homme, dans sa personnalité vivante, et qu’il doit mettre en mouvement pour produire des choses utiles ».

Karl Marx, Le capital, in Œuvres, Économie I, Gallimard, « La pléiade », p. 715.

« La consommation de cette marchandise particulière est en même temps production de marchandises et de plus-value ».

Vente pour une durée déterminée de sa capacité à travailler. Si durée indéterminée è esclavage.

 

- A quel prix est acheté la force de travail ? Ou plus exactement comment se forme le niveau de salaire. è   La force de travail achetée, comme toute marchandise,  à sa valeur.  Valeur d’une marchandise = temps de travail socialement nécessairement à sa production. Ici il faut la produire et la reproduire.

Temps de travail socialement nécessaire à la reproduction de la force de travail.

Temps de travail nécessaire pour produire les marchandises et les biens qui sont nécessaires pour que l’ouvrier subsiste et se reproduise. Un niveau historique et non biologique. Éducation, style de vie… etc. Différence avec la théorie de Ricardo et de Malthus chez qui niveau de salaire à salaire de survie.

Au regard de la justice « bourgeoise », celle des droits de l’homme, échange équitable.

Liberté, liberté des deux contractants.

Égalité, échange équitable d’équivalent contre équivalent.

Propriété, chacun dispose de son bien.

Bentham, ou intérêt, chacun agit selon son intérêt. 

Cf. p. 726.

 

 

Argent

 

Marchandise

 

Argent

 

 

 

 

 

 

A

¹

M’

=

A’

 

 

 

 

 

 

A

=

C              +            V

Pl

 

P

 

 

 

 

 

 

Temps de travail que A peut acheter

=

Temps de travail pour soi = temps de travail nécessaire à la reproduction de la force de travail

Temps de travail pour le patron = extorsion

 

Temps de travail que A’ peut acheter

 

 

 

d.5. La production de la plus value

L’ouvrier è production de la valeur. On peut décomposer la valeur ainsi

Valeur= Capital constant + Capital variable + Plus value

Valeur=C+V+Pl

Constant è Moyen de production.

Variable è Rémunération de la Force de travail

Plus value = surtravail fourni gratuitement par l’ouvrier.

 

Temps de travail ouvrier.

Une partie de son temps travaille à la reconstitution de sa force de travaille. Une autre partie pour lui.

Comment augmenter le profit pour le patron ? Comment augmenter la plus value ?

– Plus value absolue.

Hausse de la plus value absolue. Lutte autour de la durée du travail.

Opposition constante du patronat à la diminution de la journée de travail.

Cf. Marx. « La journée de travail »

Les syndicats ont toujours lutté pour la limitation de la journée de travail sans baisse de salaire.

Loi limitant la journée de travail des enfants =1841.

1919. Journée de 8 heures.

1936. semaine de 40 heures.

Penser au 35 heures.

Stratégie patronale pour augmenter pl. Suppression des temps de pose du temps de travail. Intensification, etc.

– Plus value relative

Diminution de v. Par exemple, si les prix des biens de consommation diminuent. Prix du blé.

e) Conclusion. Les classes sociales définies à partir de l’analyse économique du mode de production capitaliste.

Classes définies par analyse économique de la production & de la distribution.

Capital. Livre III. Distingue 3 classes.

Capitalistes, Propriétaires fonciers, Prolétariat. (Reprise en fait de Ricardo, Malthus & Smith).

Classes caractérisées par type de propriété, Types de revenus, type d’activité.

Capitalistes : propriété le capital. Le revenu = le profit, activité travaillent ou ne travaillent pas (rentiers). Travail Aspect non essentiel.

Propriétaires fonciers : Propriété, la terre, revenu = la rente. Activité ibidem.

En fait, même si dans ce texte inachevé, prise en compte des propriétaires fonciers. è Partie de la bourgeoisie. De moins en moins essentiel dans le mode de production capitaliste.

Prolétariat. Propriété : NE possèdent QUE leur force de travail, revenu = le salaire (obligation de vendre leur force de travail). Activité = ouvriers. Travail aspect essentiel.

Classe position fonctionnelle dans la structure de la production.

Classe pour Marx inséparable de la lutte de classe. Les classes sont définies par leurs oppositions et leur concurrence et vice versa lutte de classe définie par les classes.

Marx prétend avoir montré que « les classes indissociables du champ de la lutte des classes ».

Cette lutte des classes est au cœur du salariat, dans son phénomène central. L’exploitation, extorsion de la plus-value. La bourgeoisie lutte contre le prolétariat pour extorquer la plus-value.

(Montrer qu’avec d’autres théories économiques contemporaines de Marx, ou celles d’aujourd’hui, une autre conception du profit conduit à des considérations différentes sur les relations que les classes entretiennent entre elles. J.B. Clark : productivité marginale du capital et productivité marginale du travail. Smith comparaison au prêt à intérêt. Version moderne : renonciation à des biens présents pour des biens futurs. Le taux d’intérêt et partant le taux de profit est le prix de cette renonciation. Enfin, l’aversion au risque. Le capitaliste prend des risques, il doit être dédommagé en conséquence, surtout s’il y a aversion au risque.

Dans le cas de ces théories, ouvriers et capitalistes sont de fait solidaires dans le procès de production et chacun est payé à son juste prix.)

 

Exploitation. Justice et injustice. Démonstration de Marx, montrer que l’exploitation est juste « au sens de la justice bourgeoise ». Mais aussi mobilisation implicite d’une autre justice implicite. Mise en lumière du rapport de parenté entre exploitation capitaliste et vol. Les exploiteurs s’approprient la production des exploités sans la rémunérer intégralement.

 

La théorie de l’exploitation peut être resituée dans le cadre des théories de l’exploitation de Luc Boltanski & Eve Chiapello.

L. Boltanski, E. Chiapello, Le nouvel esprit du capitalisme, Gallimard, 1999.

Théorie, grandeur. Plusieurs formes possibles. Chez Marx, la grandeur, richesse économique est interprétée comme quantité de travail. La valeur travail. Au centre du dispositif : permet de définir des rétributions et des contributions, d’établir équivalence et rupture d’équivalence. Voir de mettre en évidence des vols.

Exploitation : forme de dénonciation des relations entre grand et petit selon une grandeur considérée pertinente. « Ainsi la dénonciation de l’exploitation inverse en effet la maxime « le bonheur des grands fait le bonheur des petits », (…) en affirmant que c’est au contraire le malheur des petits qui fait le bonheur des grands. » NEC, p. 464.

 

Effectivement, chez Marx, les capitalistes ne peuvent se perpétuer en tant que capitaliste qu’en exploitant toujours plus les travailleurs.

2. De l’analyse économique des positions de classe à une théorie sociologique des classes sociales

a) La notion de formation sociale

L’analyse précédente. Mode de production particulier = capitalisme. Considère le capitalisme dans ses relations pures. Relation Capitaliste ouvriers.

Toutefois une période historique, MPC jamais pure.

Reste des MP passés.

Classes et luttes de classe considérées uniquement de manière économique. Lutte de classe au niveau politique, et idéologique.

Formation sociale. Caractérisation d’une réalité historique donnée.

- Coexistence de plusieurs modes de production. Un mode de production dominant. Des modes de production secondaire.

- Caractérisation des types de rapports politiques et sociaux dans lesquels les classes entrent.

 

Ainsi certains auteurs ont crû voir une contradiction dans écrits de Marx dans ces propos sur les classes sociales : tantôt 2, tantôt 3, tantôt 7 ou 9.

Ainsi, dans Le 18 brumaire de Louis Napoléon Bonaparte : l’aristocratie financière, La bourgeoisie industrielle, la petite bourgeoisie, classe ouvrière, Lumpenproletariat, paysannerie parcellaire, grands propriétaires fonciers.

Pas de contradiction si comme N. Poulantzas on prend le concept de formation sociale : coexistence plusieurs modes de productions à une période historique donnée. Dessine plusieurs groupes.

 

Combinaison de caractéristique économique & statutaire et historique. Ex. Bourgeoisie. Capitaliste. Mais aussi tous les alliés des capitalistes, et les représentants. Prise en compte des phénomènes de délégation & de représentation.

 

b) Extension de la notion de classe à d’autres groupes :

– La petite bourgeoisie. Les agriculteurs. Possession de moyen de production en quantité suffisante pour ne pas être salarié mais insuffisante pour avoir un nombre significatif de salariés.

– Lumpenproletariat è Sousclasse. Chômeurs. Peuvent se vendre au plus offrant et fournir une garde armée au politiciens.

– La position de classe des intellectuels ?

Petit bourgeois. Mais aussi rôle intellectuel. L’intellectuel du parti. Le parti avant-garde du prolétariat. Créateur de son unité de classe.

– Du coup position ambiguë. Lutte de classe sur le terrain idéologique. Cf. Gramsci. Place au volontarisme politique. La position politique de l’intellectuel dépend de son positionnement politique.

c) De la classe en soi à la classe pour soi : la conscience de classe

L’analyse économique du mode de production è position de classe. Classe sociale en soi.

Mais une classe sociale, n’est pas qu’une position. Travail de représentation et d’action au service de la défense de ses intérêts.

Ex 18 brumaire. Les paysans parcellaires ? Situation de classe ?

En effet tous petits propriétaires. Vivent de leur travail. Commercialisation d’1 part marginale de la production. Similitude de situation. Mais peu de socialisation, pas d’organisation commune, pas de représentation è Comme « un sac de patates ».

Domine la concurrence intraclasse. (cf. Ouvriers en concurrence pour un poste).

Pas de conscience de classe ni d’organisation de classe. Raison du fait qu’ils ont voté en très forte majorité pour Louis Napoléon Bonaparte

 

 

Classe sociale pour soi, qui se réfléchit, et se représente. Limitation de la concurrence intraclasse è augmentation de la perception de la concurrence interclasse.

Classe sociale + conscience de classe + organisation de classe+ représentation de la classe

 

Classe ouvrière. Le parti (ou le syndicat) rôle central d’organisation de la classe ouvrière.

d) L’État

Un état, c’est pour Marx, toujours l’état de classe dominante. Critique de Hegel qui met l’État au-dessus des groupes sociaux. Lieu de résolution des tensions.

État, c’est des instances, armée, justice, etc.. qui fonctionne de fait au service de la classe dominante.

En conséquence

- Caractère prioritaire de la conquête de l’État pour une classe qui aspire à la révolution.

– Le dépérissement de l’État dans la société communiste.

e) L’idéologie

Marx. Idéologie comme fausse conscience. Forme de représentation. « Les idées dominantes sont les idées de la classe dominante ». Cf, L’idéologie allemande.

Classe domine la production. Domine aussi la production intellectuelle. Conséquence le monde des idées. Idées reflet de la puissance matérielle. Favorise

 

Althusser. Généralisation de la notion d’idéologie dans un sens Spinozien. Procès qui interpelle les individus et les transforme en sujet. « Hép vous là bas ». Ou « tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirais mon église ». Processus d’assujettissement. Dieu dans la religion, Devoir dans la morale, Droit dans la société, Réussite à l’École. Assujettissement dans une pratique : prière, procès, salle de classe et examen. Appareil idéologique d’Etat au côté des appareils répressifs d’Etat.

f) Un économisme ?

Economisme : « disciplinisme » péjoratif réduction d’un phénomène complexe à une seule de ses composantes. (cf. sociologisme, psychologisme, etc)

Lutte de classe : économie = exploitation, politique = oppression, idéologique = domination.

Infrastructure : mode de production (rapport de production + Forces productives)à Mésostructure : champ politico social de la lutte de classe à Superstructure : Etat, instrument répressif (armée) + instrument idéologique :  Droit, idéologie, école.

Détermination principale de l’infrastructure vers la superstructure. Mais aussi effet en retour.

Droit et idéologie = garantit les rapports de productions.

 

 

Superstructure

Politique

Appareil d’État (répressif, législatif)

Idéologie

(Méso-structure)

Social

Classe pour soi Luttes socio-politiques

Infrastructure

(Economie)

Classes en soi.

Forces productives

Rapports de production

 

L’idéologie contribue à la reproduction des rapports sociaux de production. Légitime, protège, etc.

 

En un sens c’est pas complètement un économisme. Détermination dans les deux sens.

 

La dynamique. Contradiction ou non correspondance entre rapports de productions et forces productives.

Si jamais contradiction/non correspondance entre forces productives et rapport de production « alors s’ouvre une ère de révolution sociale ».

Ex : MPC caractère de plus en plus socialisé des forces productives. Grands trusts, conglomérat, etc. Planification interne. Et rapports de production privés et marchands.

Version Misère de la philosophie « Le moulin à bras vous donnera la société avec le suzerain ; le moulin à vapeur, la société avec le capitalisme industriel ».

Économise ou même technologisme, niveau technique qui détermine le mode de production, les formations sociales, et les modalités de changement.

Mais dans Avant propos de Critique de l’économie politique. Non correspondance ouvre une ère de révolution. La révolution n’a rien d’automatique. Il faut des hommes pour la faire.

Pris avec ces réserves. Ce n’est pas un économisme.

3. Les classes sociales dans la dynamique historique et l’horizon politique

a) La polarisation

– La concentration capitaliste.

Reproduction simple : le capitaliste consomme tout le profit. Mais il veut 1) l’augmenter, 2) éviter qu’il diminue. Or concurrence. Moderniser, investir, etc., limiter la concurrence è augmentation du capital à chaque cycle. Reproduction élargie.

Ex : Total/Elf

Cq : Unités plus grosses. Moins de concurrent. Moins de capitalistes. Moins d’entreprises. (Moins de concurrence).

– Le basculement dans le salariat de la petite bourgeoisie

Impossible de lutter. Coûts fixes. Abandon de la PME.

Ex : le commerce.

– Le rôle de l’armée industrielle de réserve.

Le progrès technique. L’investissement, les crises è création d’une population permanente surnuméraire dans l’industrie. Chômage. Pression sur les salaires. Désorganisation de classe.

– La paupérisation (relative/absolue).

Paupérisation relative. Prolétariat de + en + pauvre par rapport aux capitalistes = extension des inégalités.

Paupérisation absolue. De + en + pauvre tout court. Difficile à soutenir. Sauf conjoncture exceptionnelle. Les 2 présents chez Marx.

b) L’horizon politique : le communisme

– La particularité du prolétariat et sa mission historique. Ne se supprime qu’en créant un régime économique égalitaire. Sinon changement des hommes mais maintien des régimes.

– Les formes de son organisation : le parti.

– La conquête de l’État.

– Le socialisme. La dictature du prolétariat. L’étatisation. « A chacun selon son travail. ». Planification.

– Le communisme. « De chacun selon ses possibilités, à chacun selon ses besoins ». Dépérissement de l’État. Suppression des classes.

c) Les formes de la dictature du prolétariat : La commune

– Le conseil unité de décision de l’ensemble des aspects de la vie politique-économique-social.

La commune. 1871. Marx, La guerre civile en France, 1871, Éditions Sociales.

Destruction de l’appareil d’État tel quel. Conseils. Délégués révocables à tout instant. Tous les pouvoirs, exécutifs, législatifs, économiques.

– Le problème de la délégation. Délégués révocables à tout instant.

 

4. Quelques problèmes légués par le marxisme.

a) Que faire des salariés non-productifs de valeur ?

Marx prisonnier d’une distinction réaliste Travail productif. Travail improductif.

Travail productif è travail créateur de (valeur d’échange) marchandises dans un cadre capitaliste (avec création de plus value).

Travail improductif => travail qui ne l’est pas. Service dans une grande part improductif. Service non-marchand (en particulier l’État). la Finance, etc. Certains problèmes Enseignement/Art/spectacles. Limites.

En général : travail productif, on retient Agriculture +Industrie + transport.

Transport assez curieux. Élément nécessaire au processus productif.

CF. la détermination de classe par les marxistes. Chauffeur de trains de marchandises productif/ chauffeur de trains de voyageurs improductif.

Marx a négligé de préciser et d’analyser la place des salariés du tertiaire, fonctionnaire, salarié du tertiaire privé, salarié d’encadrement (ingénieurs, etc.). Parfois rattachés au patronat comme ces derniers. Parfois à d’autres.

Toutefois, ces catégories sociales étaient peu présentes à l’époque de Marx. Mais leur gonflement pose un pb théorique à ceux qui se réclament de Marx.

b) Des pronostics inexacts ou non réalisés.

– La montée de la classe ouvrière.

Dans les pays de l’OCDE. Baisse du poids de la classe ouvrière depuis les années 50 à 70 selon les pays.

 

– La disparition de la petite-bourgeoisie.

Vraie et faux. Baisse du poids.

Certes de plus en plus salarié.

. Problème de la petite bourgeoisie salariée.

Cadres, ingénieurs,

 

– Le communisme.

Échec des sociétés à prétention communiste.

 

– Le déclin avancé du marxisme depuis le début des 1980. Déclin des partis se réclamant du marxisme. Abandon ou perte de vitesse du projet marxiste révolutionnaire. (Ex : Parti Communiste. Comparer avec LO).

Annexes : Une source d’inspiration pour les sociologues contemporains :

a) Gurvitch

– Maintien du réalisme des classes sociales

– Refus du nominalisme, limitation à un groupe uni-fonctionnel (uni-bonded ), défini, comme groupe d’individu homogène sous un certain rapport.

– Recours à plusieurs critères. Comme Sorokin.

Marx 1 : place dans les rapports de production è 3 critères.

Propriété, Revenu, Travail.

 

6 Critères.

1) supra-fonctionnelles (ce qui englobe diverses fonctions, notamment la fonction économique, particulièrement accentuée) ; 2) incompatibles entre elles (ce qui peut entraîner une lutte des classes) ; 3) réfractaires à la pénétration par la société globale (ce qui maintient leur originalité par rapport à la nation ou à la civilisation, notamment dans les modes de vie et dans la culture) ; 4) une tendance à se structurer ; 5) groupements de fait (ce qui les distingue par exemple des castes ou des ordres) ; 6) « groupements à distance », leurs membres étant disséminés dans l’ensemble de la société.

La conscience de classe ne figure pas dans cette énumération : car conséquence de la tendance à la structuration.

 

b) Baudelot & Establet.

Étude sur les classes sociales dans la mouvance d’Althusser. Empirique.

Etalon de mesure, le prolétariat.

L’école capitaliste en France, 1972, è Critique de l’ordre scolaire avant le collège unique. Deux voies, 1 le lycée, pour la bourgeoisie, et l’autre le primaire supérieure pour le prolétariat.

La petite bourgeoisie en France, 1975, Définir la petite bourgeoisie autrement. Prendre comme étalon les prolétaires.

Prolétaire = quantité de bien nécessaire à la reproduction de sa force de travail.

Si jamais 1 cadre reçoit + pour son travail que le renouvellement de sa force de travail et de quoi payer ses frais de formation et d’entretien de son capital intellectuel à rétrocession de plus-value –> petit bourgeois (sauf si capitaliste).

Quasi prolétaire è employé des services car niveau de vie et position salariale proche des prolétaires.

3 500 000 petit bourgeois en 68 soit 17% de la main d’œuvre.

B. Les principes non-économiques de classement : Statut, prestige, pouvoir, intégration
0. Introduction. Les classes sociales selon des principes économiques

Le modèle marginaliste et ses avatars

– Modèles de fonctions économiques.

– Modèles de la consommation.

– La loi d’Engel.

Part de la nourriture diminue dans le budget avec le revenu.

– Les types de bien.

Bien inférieurs. Consommation diminue avec hausse du revenu.

Bien normaux. Consommation augmente avec hausse du revenu.

Dont Biens de luxe, augmente + que proportionnellement (dépenses culturelles).

 

1. Les degrés d’intégration. Halbwachs.

a) La notion d’intégration et de classe sociale chez Durkheim

Durkheim, La division du travail social.

L’origine de la division du travail. Intensité des échanges. Augmentation de la taille des sociétés.

La division du travail produit des formes de solidarité.

         Solidarité mécanique.

Les individus tous semblables. Etat ancien. Risque de décomposition. Force des normes.

         Solidarité organique.

Individus liés par la division du travail. Baisse du rôle des normes.

Formes anomiques :

La lutte des classes.

Les solutions è les corporations

Durkheim, Le suicide.

Définition de la notion d’intégration.

Notion des sociétés intégrées.

Typologie des formes de suicide : Suicide égoïste, altruiste, anomique.

Suicide égoïste è Définition de la notion d’intégration.

Société qui est intégrée et non l’individu qui est intégrée dans la société.

 

Le suicide varie en raison inverse d’intégration de la société religieuse/ société politique/ société domestique.

 

è Le suicide varie en fonction du degré inverse du degré d’intégration des groupes sociaux dont fait partie l’individu.

Intégration des normes.

 

Quand la société est très intégrée, elle maintient les individus sous sa dépendance, considère qu’ils sont à son service, et par conséquent, qu’elle ne leur permet pas de faire

 

Conclusion : Pas vraiment de pensée des classes sociales. Notion d’intégration.

b) La théorie des feux de camp

Halbwachs => deux ouvrages importants pour notre sujet : 1912, La classe ouvrière et les niveaux de vie.

1933, L’évolution des besoins dans les classes ouvrières.

 

Rôle de la conscience de classe è conscience individuelle.

Classe sociale, liée à la hiérarchie : liés à deux variables

- Degré de participation aux activités sociales essentielles.

- Niveau des besoins

 

- Degré de participation aux activités sociales essentielles.

Distance aux foyers de la vie sociale. Ouvriers. Participe peu à la vie de la société globale.

Pourquoi ?

Travail désocialisé. Travail sur la matière.

Au contraire. Employé è travail sur les humains.

Vie sociale + intense.

Théorie du feu de camp.

Schéma

- Niveau des besoins

è Besoins dans un sens social. Différents quantitativement et qualitativement.

Appréciation d’une classe sociale par les habitudes de consommation.

è Ouvre la voie aux études empiriques. Budgets.

La classe supérieure. Importance de montrer les signes extérieurs de classe. Dans la nourriture, le logement, l’habillement, loisirs.

Ouvriers è Consommation consacrée aux nécessités corporelles.

A revenu égal, dépense différente. Ouvriers et employés. Les premiers beaucoup plus pour la nourriture et la boisson. Les seconds pour le logement, sacrifice ailleurs.

 

- Une théorie contestable ?

Une situation historique.

Jugement de valeur.

Mais qui en dit long sur les principes de la société.

 

2. Le groupement statutaire :

Le Robert :

STATUT [staty] n. m.

V. 1250; bas lat. statutum, de statutus, p. p. du v. statuere. - Statuer. Établir.

-I. 1. [a] Vx. Ce qui a été statué; décision juridique, ordonnance.

[b] (1835). Mod., dr. Ensemble des lois qui concernent l'état et la capacité d'une personne (statut personnel), les biens individuels (statut réel).

 2. (1918, in D.D.L.). Ensemble de textes qui règlent la situation d'un groupe d'individus, leurs droits, leurs obligations; par ext., cette situation; sa forme juridique. Statut juridique des états (cit. 92) ou classes sous l'Ancien Régime. - Contrat (social). Le statut de contribuable (cit.). Statut des fonctionnaires du corps préfectoral (cit.). Personne qui a le statut d'une catégorie sans avoir le titre correspondant. - Assimilé. Statut légal de la prostituée (cit. 7). - Par ext. Statut donné à un pays (- Recès, cit. 2), à un secteur économique.

 

- 3. Didact. (Par oppos. à contrat). «Rapports légaux qui s'établissent entre les hommes en l'absence de tout acte de volonté de leur part, et par suite de la situation seule qu'ils se trouvent occuper dans l'organisation familiale, politique, économique» (Lalande). - État, situation. Le statut de la femme mariée.

 

- 4. Situation de fait, position (sens courant, mais critiqué par certains puristes).

 

Didact. Statut social. - Status.

 

DÉR. Statutaire.

HOM. Statue.V. 1250; bas lat. statutum, de statutus, p. p. du v. statuere. - Statuer.

 

Statut = Etat. La société statue sur l’état des personnes. Proche de prestige. Mais moins hiérarchique.

a) Goblot.

Edmond Goblot, (1924), La barrière et le niveau.

Ce que n’est pas la bourgeoisie

Bourgeoisie pas une classe économique.

Problème. Classe économique è Revenu, richesse. Variable continue. Hiérarchies.

Groupe professionnel

Non.  Très grande diversité de métier bourgeois. Une partie de la bourgeoisie ne travaille pas.

La classe bourgeoise fait les métiers bourgeois.

Métiers pénibles et salissant refusé par les bourgeois. Déclassants. Métiers bourgeois. Intelligence, commandement, initiative. Refus de l’exécution et de l’effort physique payé (effort physique uniquement gratuit = sport).

Revenus et professions important pour la classe mais problématiques è Range, mais ça ne classe pas.

Ce qu’elle est.

Plus que de prestige. Considération. Double sens. On considère le bourgeois (prestige), et on considère les gens comme bourgeois.

Les bases de cette considération un ensemble de choses : style de vie bourgeois. Pas l’individu è Mais la famille. Parvenu => plus un petit-bourgeois. Pour être vraiment bourgeois, réussir à donner une éducation bourgeoise aux enfants.

Classe sociale = franchissement de barrière, différent de caste et de l’inégalité.

Barrière et niveau.

Barrière. Difficile à franchir.

Niveau (sens de l’outil). Tous au même niveau.

 

- Style de vie.

La mode è habillement bourgeois.

Être distingué. Ne pas être un original.

- L’éducation morale

Politesse.

Délicatesse, tenue. => Ne pas dire des choses déplacées. Insincérité

Rejet de la violence.

Dimorphisme sexuel.

- L’éducation intellectuelle

Le rôle des signes. Le latin. Barrière.

Le bac comme barrière et niveau.

- L’éducation esthétique

Les deux conceptions de la bourgeoisie relative à l’art.

Le béotien.

L’esthète bourgeois.

Ultra distinction

 

Critique.

b) La stratification de Warner

Warner Yankee City Nouvelle Angleterre 1930-1935.

Deux méthodes combinées. Subjective et objective.

Premiers de temps classement de professions par les personnes. 3 classes, divisées chacune en deux niveau.

Upper, Middle, Lower, divisée en Upper et Lower.

Voir Tableau.

 

Plus des strates ou des hiérarchies.

Caractère unidimensionnel.

Le problème de l’index. Choix des coefficients.

3. La pluralité des dimensions chez Weber.

Une critique du marxisme. Contre le « monisme » marxiste et la prépondérance de l’économique.

 

Nominalisme et réalisme. Article Jean Cazeneuve. Universalis.

« Il est ensuite de savoir s’il s’agit là d’une division simplement méthodologique, ou bien si ces classes correspondent à une réalité effective, autrement dit si elles forment des unités à quelque degré et non pas seulement des collections d’individus n’ayant entre eux aucun lien social particulier. Dans l’un des cas, on aura affaire à une définition nominaliste, et dans l’autre à une définition réaliste, ce qui n’exclut pas évidemment une position intermédiaire et plus nuancée. »

 

Max Weber s’intéresse essentiellement à l’origine sociale, historique, et religieuse du capitalisme. Comment de nouveaux comportements se sont imposés ? Comment une nouvelle forme de domination fonctionne dans la société ?

1924, Économie et société. Ouvrage inachevé. Poser les concepts. Analytique. Ouvrage décousu.

 

– Question de la domination.

Domination Chance de trouver des individus prêts à obéir à un ordre de contenu déterminé.

Il s’agit d’ordres positifs (ceci est un ordre !).

 

La notion de l’ordre légitime.

Mais se pose la question dans toute hiérarchie, la question des valeurs. La domination légitime, l’ordre légitime. è l’ordre dans lequel on croit.

 

On ne reconnaît pas seulement l’ordre pour sa fin mais aussi sa valeur en lui-même. Convention ou droit.

 

 

– Les formes de domination légitime

Traditionnel

Charismatique.

Premiers è prestige. Attribution de prestige

Rationnel bureaucratique. Politique & économique.

 

Trois Domaines

Economique, social et politique.

 

Domaine Économique

- La notion de classe

Situation de classe : chance typique de disposer des biens et services pour s’approprier des rentes ou des revenus.

Classe de possession.

Différence en matière de possession. Ex : Classes de possession positivement privilégiées, les riches et les rentiers. Négativement privilégiées. Déclassés, les pauvres, etc.

Entre les deux, les classes moyennes.

Classe de production.

Situation à l’égard des moyens de production.

Ex ; les privilégiés, entrepreneurs, capitalistes…

Négativement privilégiés, ouvriers, les travailleurs.

Entre les deux, les classes moyennes. Fonctionnaires, etc.

Classe sociale, unité des situations de classes dans laquelle une destinée est probable.

1. Classe ouvrière

2. Petite bourgeoisie.

3. Intellectuels, salariés experts.

4. Classes possédantes.

 

La lutte des classes.

Il n’y a de lutte (action pour faire triompher sa volonté) que dans des conditions déterminées.

Action de classe

Contre ennemi identifié, masse, possibilité de réunion, buts faciles à comprendre.

 

-          Domaine Social La notion de groupe statutaire

Considération. Attribution de considération.

Charisme, groupe professionnels

Ordre, individus, qui revendiquent une même considération et peut-être même un monopole.

Ordre

De profession.

Charisme héréditaire

Appropriation de fonction politique ou hiérocratique.

 

- Domaine politique : La notion de partis.

Regroupement libre pour donner au chef le pouvoir.

 

- La notion de groupe (ouvert/fermé).

 

Possibilité de différenciation de ces notions mais aussi de combinaison.

C. Le croisement des dimensions de domination symbolique et de possession dans l’approche de Bourdieu.

Reprendre un peu Max Weber. Claire séparation de l’aspect économique, des phénomènes statutaires. (considération, prestige) et des phénomènes politiques. Peut-on combiner tout cela

 

Pierre Bourdieu, 1979, La distinction, Minuit.

1) Une sociologie des relations de domination

a) La notion de domination.

 

Univers où tout est hiérarchisé. Homme, femme. Haut et bas. Droite et gauche. Intellectuel et manuel. Univers de sens et de valeurs.

Pierre Bourdieu reprend de Max Weber la notion de domination. Sens élargie.

Max Weber : domination = Chance de trouver des individus prêts à obéir à un ordre de contenu déterminé.

 

Pour Bourdieu, l’ordre n’a pas besoin d’être explicite. Domination è Chance de trouver des individus prêts à reconnaître les valeurs d’une autre classe.

Cf. La définition de la violence symbolique : imposition de significations, comme légitimes, en dissimulant les rapports de force qui sont au fondement de sa force. ou plus loin imposition, par un pouvoir arbitraire, d’un arbitraire culturel.

(Inspiré de Bourdieu, Passeron, 1970, La reproduction, Minuit)

Domination = une relation. Entre un dominant et un dominant. Le dominant. Producteur de significations et de valeurs. Le dominé, acquéreur de ces significations et de ces valeurs qu’il reconnaît. Le dominé participe à sa propre domination. Il reconnaît la légitimité du dominant.

 

Comment fonctionne la domination ? Et sur quoi elle se fonde è La notion de capital

b) La notion de capital

Utilise les notions économiques. Capital/Profit et parfois marché.

Capital, se capitalise. Accumulation. Processus temporel.

Accumulation, proche de Marx.

Capital è Profit è Capital

A è Pl è A’ è Pl’…

Un capital important est reconnu. On lui accorde un profit, crédit, légitimité, valeur, dividendes, légitimité. Réinvestissement = Accroît le capital/ Accroît la domination. Celui qui a le plus de capital gagne le plus de profit et donc domine le plus le dominé et renforce ainsi sa domination.

A la différence des économistes, capital n’est pas unique. Plusieurs formes de capital. Plusieurs formes de profit.

 

Le capital économique

Ensemble des biens économiques. Titres, moyens de productions, épargne, etc..

 

Le capital culturel

Trois états. (Bourdieu Pierre, « Les trois états du capital culturel », ARSS, 1979, 30).

Incorporé : savoirs, mémoire. Nécessite l’action du temps. Transmission complexe. Impossibilité de délégation.

Objectivé : Biens culturels, tableaux, dico, livres, nécessite etc..

Institutionnalisé : L’institution distribue des titres. Consacre. Effet de magie social.

 

Étude de sa transmission. Socialisation dans la famille et à l’école. Possibilité de le penser comme un héritage.

Pour la génération t : (Kcult=f(Kcult-1, Temps de scolarisation).

 

(Le capital culturel distingué du capital humain développé à la même époque par G. Becker, un économiste (Becker, Human Capital, 1964. Capital humain correspond à la seule valeur économique du capital culturel dans le champ économique. Dans un tel cas, la valeur symbolique du capital culturel sous-estimée, voire niée.)

 

Le capital social

Stock de relations sociales. Réseaux de relations que l’individu possède et formes de capitaux que l’individu peut mobiliser.

 

Le capital symbolique.

Forme spécifique la plus générale. Le crédit, la considération que l’on peut suscite. Tout capital peut fonctionner comme capital symbolique. Attribution de valeur.

 

è Le cumul des capitaux au fondement des relations de domination. Plus on a de capital, plus on a de profit. Donc plus on domine. Mais la composition du capital importe. Le capital et les profits ne sont pas indifférents.

c) Des champs à l’espace social

La notion de capital. Doit être vue dans une structure de concurrence.

Champ : univers de concurrence relativement autonome pour l’acquisition de certains biens/profits rares. Compétition peut prendre des formes très variées : guerre, gang, compétition sportive, épreuve scolaire, marché, etc..

Dans ces champs, le volume de capital détermine la relation de domination et la distribution du profit.

Sport. Capital corporel => victoire/profit.

Armée è Capital puissance de l’armée, profit=victoire.

École : capital culturel, etc.

Champ économique. Capital = capital économique. Concurrence imparfaite. Price maker. Rendement d’échelles. Profits.

Champ politique. capital idées+charisme + médiatique +… profit =victoire politique.

 

Deux formes de capital

Dans tous les champs. Capital spécifique, prestige, crédit, en gros capital symbolique et capital économique : on peut tout acheter. Ce qu’on peut acheter, transmuer et ce qu’on ne peut pas acheter. Les commerciaux, les purs (chanson, sport, etc.).

 

Le champ du pouvoir

Luttes entre les différents champs pour imposer la valeur du capital spécifique de chaque champ. Lutte entre le champ de production des biens culturels/ biens économiques. A quoi attribue-t-on au final de la valeur ?

Le champ du pouvoir è champ de lutte entre les différents champs de la classe dominante.

 

Espace social. Tous les groupes de la société.

 

2) L’espace social

a) Les classes construites comme des relations entre des groupes

Dans La distinction, son ouvrage clé, l’espace social qu’il construit est un espace essentiellement en deux dimensions (distribution du schéma). (NB : Dans la distinction, troisième dimension, Paris-Province, mais peu utilisée par la suite).

La place dans l’espace social déterminée par le volume de capital et la structure de capital.

La structure du capital dépend de la composition relative en capital économique et capital culturel.

(C’est pas toujours comme ça : cf. société communiste, pas de capital économique mais un capital politique).

 

Les groupes sociaux, les classes sont construites par le savant. Le primat, c’est la relation. La hiérarchie. Les relations de domination. Une fois saisie ces relations de luttes et de hiérarchie, on peut construire les classes de manière multicritère. Ce n’est pas une définition ultraréaliste des classes.

Importance : Volume de capital, structure de capital. Profession. Famille. Mais aussi trajectoire de classe. Ascension, déclin. Age. Féminisation.

 

Possibilité de distinguer ainsi La classe objective = « ensemble d’individus, qui sont placées dans des conditions d’existence homogènes, imposant des conditionnements homogènes, propres à engendrer des pratiques semblables, et qui possèdent un ensemble de propriétés communes, propriétés objectives ou incorporées comme les habitus de classe (et en particulier les schèmes classificatoires). »

 

Différent de la classe mobilisée = « ensemble d’agents qui luttent en vue de sauvegarder ou de modifier la structure de la distribution des propriétés objectivées ».

b) Classement, déclassement, reclassement

Lutte individuelles et collectives. Sens et valeur des positions par rapport aux autres. Désigner, classer è produire des effets de pouvoir. S’imposer.

 

Luttes de classement prennent le pas sur les luttes de classes. Enjeu, classification par l’État. Reconnaissance de la valeur.

c) Représentation et classe mobilisée

Dote d’instance de représentation.

Logique politique et cens caché.

 

3) La cohérence des pratiques

a)       La logique de l’habitus

Concept qui permet de nommer/comprendre la dynamique de la socialisation. Ensemble des dispositions acquises. Elles sont acquises dans une structure sociale. Reflètent donc une structure sociale. Série de schèmes et de catégories de perception et d’appréciation.

En particulier met en scène, les schèmes de perception en matière de goûts culturels.

 

La cohérence globale : La pente et le penchant. Exemple de la petite bourgeoisie.

Petite bourgeoisie. Pente ascendante. Monter. Limiter les naissances. Rigorisme. Obsession de l’ordre et de la propreté. Répression de la sexualité. Recherche des valeurs sûres. Surinvestissement scolaire. Epargne. Formalisme. Étriqué. Etroit. Propre.

 

Comment comprendre Pente (sens de la trajectoire) devenu penchant, manière d’agir.

Causalité du probable : Il est probable pour ces gens de monter. Cette probabilité, ces anticipations structurent leur manière de vivre.

Ensemble de phénomènes, manière d’agir (démographique, économique, etc.), cohérents si on les regarde comme produit d’une structure sociale, place d’une classe sociale dans l’ensemble des classes.

b) Les classes sociales et les variations du goût

 

Retour sur les morceaux de musique.

 

Quelles sont, dans cette liste, les œuvres musicales que vous connaissez ? Pouvez-vous indiquer, dans chaque cas, le nom du compositeur ?

Rhapsody in Blue

Traviata

Concerto pour la main gauche

L’Arlésienne

La danse du sabre

L’Oiseau de feu

Schéhérazade

L’art de la Fugue

La Rhapsodie Hongroise

L’Enfant et les sortilèges

Le beau Danube bleu

Le Crépuscule des Dieux

Les Quatre Saisons

Le Clavecin bien tempéré

Le Marteau sans Maître

 

Quelles sont parmi les œuvres ci-dessus, les trois que vous préférez ?

 

Le clavecin bien tempéré

3% pour les ouvriers

à

31,5%

33,5% pour les professeurs

 

Rhapsody in Blue

Max Cadres moyens (27,5%) et techniciens (42%).

 

Beau Danube bleu

Max Ouvriers et employés avec 50,5%, 52%.

 

 

Bartok

Strauss

Gersh-winn

 

 

2. CSUPPUB

56%

22%

22%

100%

9

1. CSUPPRI

29%

43%

29%

100%

14

4. CMOYPUB

0%

20%

80%

100%

5

3. CMOYPRI

25%

44%

31%

100%

55

5. CPOP

21%

47%

33%

100%

43

6. Inconnue

50%

0%

50%

100%

2

Total

21%

40%

30%

91%

128

                                                                                                         

                                                                                                         

 

Bartok

Strauss

Gershwinn

Total

N

S

33%

22%

44%

100%

9

L

29%

36%

36%

100%

28

ES

17%

55%

28%

100%

58

STT

33%

43%

23%

100%

30

Pro

50%

0%

50%

100%

2

Autre

100%

0%

0%

100%

1

Total

25%

45%

30%

99%

128

                                                                                                         

Dip Parents

Bartok

Strauss

Gersh-winn

Total

n

Bac+4

36%

27%

36%

100%

11

Bac+2

20%

50%

30%

100%

10

Bac

38%

42%

19%

100%

26

BEP-CAP-BEPC

20%

54%

27%

100%

41

CEP-SS diplôme

20%

43%

37%

100%

30

Inconnu

17%

67%

17%

100%

6

Total

25%

47%

28%

100%

124

 

 

 

 

Chocolat blanc ou au lait

Chocolat noir

Total

N

CS Supérieures

Homme

58%

42%

100%

19

Femme

64%

36%

100%

36

CS Inférieures

Homme

67%

33%

100%

12

Femme

74%

26%

100%

53

TOTAL

 

68%

33%

100%

120

 

Le poulet

 

 

 

Blanc-Aile

Cuisse-Pilon

Total

N

CS Supérieures

Homme

72%

28%

100%

18

Femme

80%

20%

100%

35

CS Inférieures

Homme

69%

31%

100%

13

Femme

77%

23%

100%

52

Ensemble

 

76%

24%

100%

120

 

Le Loft : Les personnages les plus antipathiques

Catégorie sociale des parents

Non-réponse

Angela

David

Leslie

Autre

Total

N

CS Supérieures

52%

5%

14%

13%

16%

100%

56

CS Inférieures

36%

14%

15%

6%

29%

100%

66

Ensemble

43%

10%

15%

9%

23%

100%

122

 

 


Le Loft : Les personnages les plus sympathiques

Catégorie sociale des parents

Non-réponse

Kamel

Thomas

Karine

Autre

Total

N

CS Supérieures

54%

7%

9%

20%

11%

100%

56

CS Inférieures

39%

15%

6%

20%

20%

100%

66

Ensemble

46%

11%

7%

20%

16%

100%

122

 

Le Loft : Les personnages les plus sympathiques

BAC

Non-réponse

Thomas

Kamel

Karine

Autre

Total

N

Général

47%

10%

7%

20%

16%

100%

86

Technologique et professionnel

44%

0%

22%

19%

14%

100%

36

Ensemble

46%

7%

11%

20%

16%

100%

122

N

56

9

14

24

19

122

 

 

 

 

b1. La bourgeoisie

Le jugement légitime. Sûreté dans le jugement. Jugement esthétique autorisé. Pur goût formel.

Le sens de la distinction. Eviter le vulgaire. Avoir des goûts qui ne déclassent pas.

Les deux formes de la bourgeoisie. Bourgeoisie économique et bourgeoisie intellectuelle.

 

b2. La petite bourgeoisie

La bonne volonté culturelle.

Connaissance et reconnaissance.

En quête des valeurs sûres.

Mais aussi, quête de l’excellence dans les arts nouveaux non encore consacrés : photo, cinéma.

 

Transformation de la petite-bourgeoisie. Du devoir au devoir-plaisir. Le corps comme objet de toutes les nouvelles attentions, non en terme uniquement de répression mais aussi de dressage.

 

 

b3. Les classes populaires

Méconnaissance et reconnaissance du goût dominant.

C’est pas pour nous.

Le goût de nécessité. Ce qui est nécessaire est bon/beau. Principe de conformité.

Photos. Belle chose/belle photos.

4) Les mécanismes de la reproduction

 

La dynamique de la reproduction. Qu’est-ce qui est reproduit ? 1. Les rapports de domination. 2. Une structure sociale.

La reproduction du capital économique => capital économique, héritage.

La reproduction du capital culturel.

Analyse du système d’enseignement

 

 

Bac Général

SMS/

STT

Autre

total

Classes Populaires

16

15

2

33

Classes Moyennes

29

21

2

52

Classes Supérieures

17

3

2

22

ND

5

3

1

9

Total

67

42

7

116

 

 

 

Bac Général

SMS/

STT

Autre

total

Classes Populaires

48%

45%

6%

33

Classes Moyennes

56%

40%

4%

52

Classes Supérieures

77%

14%

9%

22

ND

 

 

 

 

Total

58%

36%

6%

116

 

Section 2. Principes d’analyse empirique : Les PCS.

 

 

On a une théorie des classes socialesà Le prolétariat, le bourgeoisie, les classes moyennes. Mais qui appartient à l’une ou à l’autre ?

Un chauffeur ?

Un professeur ?

Un technicien ?

 

è Desrosières, Thévenot, Les catégories socioprofessionnelles, La Découverte, « Repères », 1988.

 

I. La première nomenclature : Les CSP de 1954

A. Origines.

– La tradition des recensements.

 

– La multiplication des classifications dans le monde du travail après guerre.

Accords Parodi. Statut de la fonction publique.

 

– La naissance des grands instituts de statistique.

INSEE, INED

 

– La naissance des sociétés de sondage.

 

– Le développement de la sociologie, en particulier empirique.

B. Réalisation

 

1954, développée essentiellement par Jean Porte. CSP

Catégories socioprofessionnelles. Base de la classification : l’intitulé. Quel est votre profession ? Utilisation d’un dictionnaire des métiers en 444 postes. 30 catégories d’actifs. 8 groupes d’actifs.

Distinction salarié/indépendant. Et niveaux hiérarchiques. Mais pas forcément très strictes et très claires.

C. Contenu

Population active.

0. agriculteurs

1. salariés agricoles

2. Patrons de l’industrie et du commerce.

3. Professions libérales et cadres supérieurs

4. Cadres moyens

5. Employés

6. Ouvriers

7. Personnels de service

8. Autres (artiste, armée, police).

 

 

 

II. Les principes de la réforme des CS de 1982

A. Origines.

– Vieillissement de la grille

  Les critiques

à La critique de Bourdieu.

- L’État, avec ses administrations produit les classes beaucoup plus qu’il ne les enregistre. Lutte de classes è luttes de classement, luttes pour la conservation de la valeur de son titre, de sa classe, etc. au sein de l’espace social. Lutte pour avoir une caution d’État.

Méfiance à l’égard de l’État.

- Une autre utilisation des CS

La distinction. D’un truc en 8 groupes à 3 classes polarisées chacune en deux pôles.

à La critique de Boltanski

Le sociologue n’a pas le privilège du classement. Les classements se font dans le monde social.

à La critique marxiste :

Moins marquée. Où sont les classes marxistes, la bourgeoisie, le prolétariat…

à Les critiques empiriques

Hétérogénéité du monde agricole gommé.

Petit commerce et gros commerce, limite mal dessinée.

Distinction public/privé difficile à faire pour les salariés.

Limite des groupes mal établis par les noms de professions.

Les cadres moyens à mauvaise désignation. Pas de cadres proprement dits en son sein. Les entreprises classent techniciens et cadres dans le même collège.

Critique de la catégorie autres personnels de service.

Salariés agricoles trop petits pour être individualisés.

Ouvriers dépend du type de métier, artisanal ou industriel.

 

– La commission de refonte

1978 à 1982. 4 administrateurs : Gollac, Seys, Thévenot, Desrosières. A l’époque proche de Bourdieu et de Boltanski.

Certains sociologues très connus, aujourd’hui.

B. Bref aperçu.

Nouvelles désignations : PCS, Professions et catégories socioprofessionnelles.

Jeu de poupées gigognes. Trois niveaux. CS à 4 chiffres ou les professions (489 postes), CS à 2 chiffres ou catégories (42 catégories en tout, 31 catégories d’actifs occupés), CS à 1 chiffre ou les groupes (6 groupes d’actifs occupés, 8 groupes en tout).

 

1. Agriculteurs exploitants

2. Artisans, commerçants et chefs d’entreprise

3. Cadres et professions intellectuelles supérieures

4. Professions intermédiaires

5. Employés

6. Ouvriers

(7. Retraités

8. Inactifs)

 

11

Agriculteurs sur petite exploitation

12

Agriculteurs sur moyenne exploitation

13

Agriculteurs sur grande exploitation

21

Artisans

22

Commerçants et assimilés

23

Chefs d'entreprise de 10 salariés ou plus

31

Professions libérales

33

Cadres de la fonction publique

34

Professeurs, professions scientifiques

35

Professions de l'information, des arts et des spectacles

37

Cadres administratifs et commerciaux d'entreprises

38

Ingénieurs et cadres techniques d'entreprises

42

Instituteurs et assimilés

43

Professions intermédiaires de la santé et du travail social

44

Clergé, religieux

45

Professions intermédiaires administratives de la fonction publique

46

Professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises

47

Techniciens

48

Contremaîtres, agents de maîtrise

52

Employés civils et agents de service de la fonction publique

53

Policiers et militaires

54

Employés administratifs d'entreprises

55

Employés de commerce

56

Personnels des services directs aux particuliers

62

Ouvriers qualifiés de type industriel

63

Ouvriers qualifiés de type artisanal

64

Chauffeurs

65

Ouvriers qualifiés de la manutention, du magasinage et du transport

67

Ouvriers non qualifiés de type industriel

68

Ouvriers non qualifiés de type artisanal

69

Ouvriers agricoles

C. Les principes
1. Les principes théoriques

Prendre appui sur les classifications telles qu’elles s’établissent dans le monde social. Appui sur les conventions collectives. Ne pas adopter un principe de classification en surplomb mais classer en fonction des caractéristiques historiques de groupement.

 

Simplifier quelques grands principes d’opposition. Salariés/ Propriétaires (cf. toutes les théories des classes).

 

Suivre les acteurs :

è Séparer indépendant et salariés.

è Séparer salariés du public et du privé.

è Mettre ensemble des gens qui sont classés au même niveau dans les entreprises et les conventions collectives.

Cette logique là écarte l’utilisation du diplôme et du revenu. Classification statutaire et professionnelle.

 

Créer des groupes cohérents :

è Intervention du sociologue. Classement de professions peu ou mal classées. Mettre ensemble les gens. Cohérence. Prend appui sur Diplôme. Type de travail, revenu. Etc.

Les sportifs ? Avec quoi les mettre avec ?

 

La logique : partir des classements effectués par le monde social lui-même. Lui trouver ensuite une cohérence sociologique pour trouver une cohérence de proche en proche.

2. Les principes empiriques.

Chaque principe empirique renvoie dans un questionnaire à une question. Il faut jusqu’à 8 questions dans l’enquête emploi pour coder la CS. Dans les enquêtes habituelles 3 questions.

a) L’intitulé de la profession

 

Profession principale. Intitulé précis de profession.

........................................................................................................

 

Quelle est la dernière profession exercée ?

 

Problèmes de désignation. Enoncé incomplet, polysémique, etc.

b) Le statut

a - M.. exerce-t-il sa profession :

1. A son compte (agriculteur, artisan, commerçant, industriel, profession libérale, gérant majoritaire de SARL, gérant libre ou en location gérance, etc...)

 

2. Comme salarié

 

                b - M... est-il :

1. Salarié mais chef de son entreprise

2. Salarié de l'Etat ou des collectivités locales

3. Autre salarié

c) La position de l’emploi dans les conventions collectives

Quelle est la position professionnelle de l'emploi actuel de M... ?

          1. Manoeuvre ou ouvrier spécialisé (OS1, OS2, OS3, etc).

          2. Ouvrier qualifié ou hautement qualifié (P1, P2, P3, TA, OQ, etc).

          3 Agent de maîtrise dirigeant des ouvriers, maîtrise administrative ou    commerciale.

          4. Agent de maîtrise dirigeant des techniciens ou d'autres agents de maîtrise.     

5. Technicien, dessinateur, VRP (non cadre).

          6 Instituteur, assistant(e) social(e), infirmier(e) et autre personnel de      catégorie B de la fonction publique.

          7 Ingénieur ou cadre (les employés, techniciens, agents de maîtrise n'ayant pas             la qualité de cadre ne devront pas se classer ici, même s'ils cotisent à une caisse de retraite des cadres).

          8. Professeur et personnel de catégorie A de la fonction publique.

          9. Employé de bureau, employé de commerce, agent de service, aide      soignant(e), gardienne d'enfants, personnel de catégorie C ou D de la    fonction publique.

          0. Autre cas : Préciser (coefficient, niveau, échelon, position hiérarchique,     etc)

 

b - Si M.. est agent de l'Etat, d'une collectivité locale, d'un hôpital public, d'un service public (EDF,SNCF,etc.), militaire de carrière, préciser sa classification : corps grade, etc.

........................................................................................................

 

d) Les autres principes :

– L’importance de l’entreprise

          a - Emploie-t-il des salariés ? Combien?

          * Ne pas compter les apprentis ni les gens de maison ;  dans l'agriculture, compter seulement les salariés permanents.

          1. Aucun salarié

          2. 1 à 2 salariés

          3. 3 à 9 salariés

                               4. 10 salariés et plus

 

SI M... EST EXPLOITANT AGRICOLE, indiquer aussi la superficie de l'exploitation (en hectares s.a.u., et ares si cette superficie est inférieure à 5 ha)........

                               Pour les exploitations « hors sol », superficie nulle ou très faible étant donné l’importance de l’exploitation, noter « 000 » et « 00 ».

Pour les EXPLOITATIONS HORS SOL, indiquer le nombre d’animaux de chaque sorte.

................................................................................................................................................................................................................

 

– Le secteur d’activité.

e) Technique de regroupement.

Noyau

Assimilés

Cas limite inclus

Cas limite exclus.

 

Ex : 2334 Chefs d’entreprise de services de 10 à 49 salariés.

« Personnes ayant le pouvoir d’engager, au sens juridique, une entreprise vendant des services (autres que de transports ou de réparation automobile) employant 10 à 49 salariés, même si elles ont le statut de salarié ou un autre statut analogue : à l’exception de celles qui exercent personnellement, dans cette entreprise, une profession libérale ou artistique, ou un enseignement »

 

Noyau

Banquier

Directeur d’agence de travail temporaire

Directeur de clinique <non médecin>

Assimilés

Promoteur immobilier

Exploitant de casino

Cas limite exclus

Directeur de clinique de maison de retraite, de santé <médecin> à 3111 si <Non Sal>

3) Les exceptions.

Mettre ensemble des gens qui ont la même profession. Le même statut, ou le même niveau hiérarchique. Principes qui peuvent entrer en contradiction.

EX : médecin, salariés, libéraux.

Exception à la distinction salariés – indépendants

31 è psychanalystes salariés sont mis avec les non-salariés.

43 è infirmières toutes mises ensemble salariées et libérales

46 è photographes. Tous mis ensembles. Même si indépendants.

 

- Extension de la notion d’indépendant

Les PDG salariés mis avec les patrons. 23. Critère : responsabilité juridique.

 

III. Composition et évolution des CS

 

 

1982

% en 1982

1990

% en 1990

1999

% en 1999

Evol 82-99

1

1466

6,8%

1005

4,5%

627

2,7%

-57%

2

1815

8,5%

1752

7,9%

1525

6,6%

-16%

3

1860

8,7%

2603

11,7%

3023

13,1%

63%

4

3784

17,6%

4464

20,0%

5318

23,1%

41%

5

5502

25,6%

5899

26,5%

6655

28,9%

21%

6

7044

32,8%

6546

29,4%

5905

25,6%

-16%

Champ : population active occupée.

 

 

 

 

Pop en 90

% en 90

% femmes

1

 

988

4,4%

37

 

11

325

1,5%

42

 

12

304

1,4%

35

 

13

359

1,6%

34

2

 

1754

7,9%

32

 

21

827

3,7%

24

 

22

760

3,4%

44

 

23

167

0,8%

15

3

 

2604

11,7%

31

 

31

310

1,4%

32

 

33

283

1,3%

28

 

34

555

2,5%

50

 

35

152

0,7%

41

 

37

708

3,2%

30

 

38

596

2,7%

11

4

 

4457

20,0%

44

 

42

737

3,3%

65

 

43

747

3,4%

76

 

44

49

0,2%

41

 

45

389

1,7%

50

 

46

1271

5,7%

46

 

47

717

3,2%

12

 

48

547

2,5%

6

5

 

5899

26,5%

76

 

52

1934

8,7%

79

 

53

388

1,7%

6

 

54

1912

8,6%

84

 

55

730

3,3%

78

 

56

935

4,2%

82

6

 

6531

29,4%

19

 

62

1473

6,6%

13

 

63

1328

6,0%

7

 

64

554

2,5%

3

 

65

358

1,6%

8

 

67

1712

7,7%

35

 

68

868

3,9%

31

 

69

238

1,1%

20

A. Agriculteurs exploitants

Problèmes de constitutions. Limite arbitraire entre niveaux d’exploitations.

B. Artisans, commerçants et chefs d’entreprise

Mettre ensemble tous les indépendants non agricoles. Pb.

Salariés chefs d’entreprises.

C. Cadres et professions intellectuelles supérieures

Noyau = les cadres classés comme telle dans les conventions collectives.

Cadres du privé, ingénieurs.

Par assimilation. Cadres de la fonction publique.

Critère commun. Dans les conventions collectives référence fréquente à un niveau de formation grandes écoles. Même si réalité différente.

Accoler des fonctions similaires.

Revenir à la base des conventions collectives.

 

D. Professions intermédiaires

Intermédiaires double sens. Intermédiaires dans la hiérarchie sociale. Professions d’intermédiaires.

Poids important des instit (1/4 de la catégorie)

Rajout du clergé. Il fallait bien le mettre quelque part.

E. Employés

Très féminin. Sauf militaires.

Regroupement des militaires.

Caractéristiques employé du public/du privé, assez différentes : en terme de diplômes/revenu. Employé de la fonction publique + proche des ouvriers. (agents de service des grandes administrations, aide-soignants, etc.).

F. Ouvriers

Mise ensemble des ouvriers de métiers et des manœuvres. Cela date des années 1830, ce regroupement de la classe ouvrière. Logique des métiers supplantée par la logique des classifications.

 

 

IV. Classes sociales et CS

 

                                               Classes vs            CS

But :  Catégorie d’analyse (concept) pour saisir une évolution sociale vs Unité statistique unilatérale de classement.

 

Principes : définition  relationnelle dépendant de l’analyse d’un processus d’ensemble vs définition en soi de la position.

 

Difficultés : l’appartenance individuelle n’a pas de sens immédiatement définissable et de même l’effectif vs le découpage des CS toujours arbitraire.

 

Appartenance de classe, collectif (famille), trajectoire. CS, indiv. Et instant t.

 

La bourgeoisie. Difficile à voir dans les CS. CS fondé sur la profession et peu sur la propriété.

 

Employés, hétérogénéïté. Parfois proche des ouvriers.

 

V. Vers une nouvelle réforme des CS ?

A. Les critiques.

- Effet de la CS faible une fois qu’on tient compte du diplôme et du revenu. Variable synthétique.

 

- Comparaison internationale. Mal adapté. Normal CS, appareil à enregistrer l’histoire.

B. Une enquête.
C. Vers une mini-réforme.

 

Ce qui était en discussion :

- Instituteurs à Professeurs des écoles. CS3

- Employés à distinguer employés qualifiés, employés non –qualifiés grâce à la distinction des agents de service.

- Remise en cause industriel/artisanal

- Remise en cause des distinctions entre niveaux d’agriculteurs.

 

Au final :

Seuls des changements dans le code à 4 chiffres ont été décidé. Le choix de la continuité a prévalu.

 

Troisième partie. Les groupes sociaux dans la société française

Chapitre 1. Les classes populaires

 

A. La crise de la classe ouvrière.

1) Aux origines de la classe ouvrière [1800-1936]
a) diversité des formes du travail ouvrier

- Paysans ouvriers. Et ouvriers paysans.

Paysans qui effectuaient des tâches ouvrières à mi-temps en particulier dans le textile. Le marchand distribue le travail et la matière première et récupère les habits ou les toiles.

- Les ouvriers de métier.

Métiers qualifiés. Héritiers des compagnons des anciennes corporations. Leaders du mouvement ouvrier au 19ème 1815-1870. Animent la Commune.

Luxe, souvent qualifiés. Salaires parfois élevés.

- Les ouvriers de l’industrie

Grande industrie. Mines. Problèmes de l’appartenance à la classe ouvrière n’a pas été réglé d’emblée. A partir de 1832 et de certaines émeutes travail d’unification de la classe ouvrière.

b) des classes dangereuses aux classes laborieuses

Désignation externe. Classes dangereuses. Pour la bourgeoisie. (à 1848)

« Les barbares ne sont pas en Asie, ils campent au porte de notre ville ».

Emeutes. Travail de regroupement politique et symbolique.

c) La construction de sa mobilisation

Rôle de la théorie marxiste dans la réalisation de l’unité de la classe ouvrière. Travail politique. « Effet de théorie ». (Bourdieu).

Naissance des syndicats. AIT. Puis CGT.

Des partis ouvriers.

SFIO

Etc.

2) La classe ouvrière dans sa puissance [1936-1973]
a) Formes du travail ouvrier

 

- La taylorisation du travail.

OS et OQ

 

- Les formes de la subordination au travail.

L’os. Ouvrier de Chaplin. Travail. Rythme dicté par la machine. Opposition aux contremaîtres, aux chefs. Freinage.

 

- L’aristocratie ouvrière

Les métallos.

 

- Les transformations de la main d’œuvre.

 

Composition et renouvellement de la main d’œuvre.

La dynamique de l’immigration

CS

% d’immigrés *

CS1

1%

CS2

9%

CS3

5%

CS4

3%

CS5

6%

CS6

12%

* Enquête Emploi 1995

b) La culture ouvrière

 

- Un groupe conscient de lui-même

Le primat du groupe.

Nous-Eux. Hoggart, La culture du pauvre.

Opposition

« Pas-fier ».

Formes de l’intégration.

« Pas de chichis ».

Conformisme.

 

- Organisation collective

Quartiers

Cafés

Fanfares…

Sport. Foot.

Mais aussi, parti, syndicat.

 

- La différenciation selon le sexe.

Rôle très différencié. « Sexisme » ouvrier ou forme de protection.

Rôle économique de la femme dans le ménage.

 

- Les pratiques et les loisirs ouvriers

Weber, Le travail à côté.

Le bricolage. Travail pour soi vs travail pour le patron.

Hommes : bricolage/jardinage. Loisirs tournés vers l’extérieur.

Femmes : couture/cuisine. Loisirs du foyer

 

Autres loisirs.

Les jeux de hasard.

 

- Le rapport à la culture savante.

L’école

L’enfance phase privilégiée. L’école est vue traditionnellement comme le lieu où ça marche ou non. Essentiellement la manifestation du fait que le petit est doué. Pendant l’enfance, les parents poussaient assez peu à l’école. Idée qu’il faut pas gâcher cette période dorée avant l’insertion dans la vraie vie + difficile.

A 12 ans ou 14 ans (âge limite obligatoire) è envoie les enfants à l’usine ou trouver un travail. Parfois même si l’enfant est doué. « Faut qu’il travaille » : autonomie + apport financier au ménage ouvrier.

La culture savante.

Méconnaissance. Pour Bourdieu. « Goût de nécessité ». Esthétique non Kantienne.

c) L’encadrement de la classe ouvrière

- Le rôle symbolique de la résistance

- La CGT et le PCF

- Les contestataires des années 60 : la CFDT.

Les femmes, OS, immigrés.

3) La crise de la classe ouvrière [1973 - …]
a) La classe ouvrière frappée par le chômage et la transformation du tissu productif

Destruction des anciens bastions. Charbonnage. Sidérurgie. Chantiers Navals. Difficultés et restructurations dans l’automobile.

Délocalisation massive.

Entreprise devient poreuse. Organisation de moins en moins d’ouvriers. Moins regroupés. Isolement au travail.

Mouvement massif d’externalisation. Destruction des bastions ouvriers.

Ouvriers è PME, filiale, sous-traitants, ruraux. Dure avec la main d’œuvre. Turn-over. Appel à la main d’œuvre féminine. Servile.

Grandes boîtes industrielles recentrent sur leur cadres. Alcatel 80% de cadre. La production industrielle ouvrière sous-traîtée.

 

Cf. Chenu, « Une classe ouvrière en crise », Données sociales, INSEE, 1993

b) Le déclin de ses forces de représentation

 

Déclin du PCF. Désyndicalisation.

Chasse aux syndicalistes dans l’entreprise.

c) La classe ouvrière divisée par le racisme

 

L’importance du vote FN. 88. FN premier parti « ouvrier ».

Sentiment de grande fragilité. Importance de la concurrence interne. Le national devient la figure à laquelle s’accrochent des ouvriers sur la défensive.

Le modèle classique pour expliquer la fascisation de la petite bourgeoisie dans les 30’s marche aussi ici si généralisé. Un groupe en déclin et menacé trouve des défenses dans la nationalisation de sa cause, dans la sublimation des conflits dans le national et dans la désignation d’un ennemi extranational.

d) L’incertitude de la transmission : La galère dans les cités

Cf. Dubet, La galère, Fayard.

Jeunesse. Exclus de l’intérieur.

Avec la crise développement du « mal des banlieues ». Années 70. Développement d’une jeunesse marginale et délinquante et qui fait peur.

Blousons noir. Place de plus en plus importante de la jeunesse immigrée dans ce « mal des banlieues ». « Jeune des cités ». Cycle de chômage, violence, insécurité, racisme, ponctué de temps en temps par des bavures policières et des émeutes.

Jeunesse issue du monde ouvrier et des banlieues ouvrières confrontée à l’absence de perspective dans les voies empruntés par les parents du fait de l’absence d’emploi dans l’usine (souvent eux-mêmes chômeurs), à l’injonction de réussite dans un système scolaire qui ne peut se réaliser en l’absence du capital culturel initial requis (production des exclus de l’intérieur des systèmes d’enseignement), et souvent à une forte acculturation (entre la culture d’origine de parents immigrés fragilement maintenue et la culture de la société française).

Ces jeunes sont amenés à vivre d’une économie de survie faite de menue délinquance et de trafics illicites (drogue, recel, etc.). Ne pouvant s’insérer dans la classe ouvrière (par absence d’emploi) et adhérer au modèle offert par leurs parents, ils tendent à refuser leur autorité et leur valeur (respect pour les anciens, travail, humilité, lever de bonne heure, etc.). Forme d’insécurité pour eux-mêmes et pour leur milieu. Dubet y voit la figure de nouvelles classes dangereuses.

 

B. La fin des paysans.

1) La société paysanne.

Le village.

Diversité des structures sociales. En fonction du type de répartition de la terre (démocratique ou aristocratique) et du rapport à l’église et aux notables 3 ou 4 formes de terroir : Pays à démocratie (Limousin, Cévennes/ pays à hiérarchie acceptée (Ouest) / pays à hiérarchie contestée (Bourbonnais).

Les rites de sociabilité. Ex : charivari.

Vie locale. Alliances, normes, devoirs, échanges. Conflits et haines tenaces (liés souvent à des luttes d’intérêt).

Les notables. Le curé, le maire, l’instituteur.

Opposition entre l’instituteur et le curé.

L’armée.

2) L’exode rural et la fin des paysans

Population rurale plafonne autour de 26 millions en 1860.

Idem actifs agricoles. Maximum autour de 9,3 millions d’actifs en 1860. Ensuite baisse de la population active. D’abord modérée (concerne surtout les ouvriers). Ensuite bcp plus forte après 1914. 

- 78000/an entre 21 et 36. –135 000 par an pendant les 30 glorieuses.

1954 : 4 millions d’agriculteurs. 1990 : 980 mille.

20% de la pop à 4%.

1 400 000 en 82.

728 000 agriculteurs en 1998 !

 

- Les causes. La modernisation

Aspects techniques. Révolution du tracteur. Mécanisation. Engrais.

Le dynamisme du syndicalisme. CNJA.

 

Les aides de l’Etat.

La PAC. Système de prix.

La DTA.

 

- La fin des paysans

Livre de Mendras, 1964.

 

La mobilisation efficace d’un groupe : FNSEA

3) Les difficultés de la professionnalisation.

 

- Obligation d’obtenir des diplômes.

BTA (brevet technique agricole =équivalent BAC) conditionne des aides.

Nécessité non seulement d’une maîtrise du métier (pratique/technique (machines) mais aussi des institutions et du droit (banques, état, etc.)

 

- La surproduction agricole et la remise en cause des aides.

 

- La concurrence et la chute des revenus.

La baisse des revenus. La spirale de l’endettement.

 

- Les limites de l’agriculture intensive.

Bio.

Dénonciation des ravages de l’agriculture intensive. Vache folle, semences transgéniques, farines animales, listeria…

 

- Vers une division syndicale.

Ancienne division syndicale MODEF (PC) et FNSEA.

Confédération paysanne.

 

Chapitre II. Les classes moyennes

 

A. Un ensemble flou et hétérogène

1. Entre la bourgeoisie et le prolétariat : Le problème légué par la théorie des classes de Marx
a. Les formes de la petite bourgeoisie

Petite bourgeoisie : indépendante. Possession des moyens de production.

Petite bourgeoisie salariée. Par analogie. Transfert de plus-value.

Services, fonctionnaires. Pas vraiment théorisé dans le Capital.

 

A l’origine de controverses au début 20è. Bernstein/Kautsky. Controverses sur la place de la petite bourgeoisie et son existence (prolétarisation ou extension) sont en fait des controverses sur la définition d’une stratégie politique. Révolutionnaire orthodoxe (Kautsky= prolétarisation de la petite bourgeoisie = militer pour la révolution et la dictature du prolétariat) ou réformiste (Bernstein = extension des classes moyennes salariés = abandonner l’objectif révolutionnaire et gagner les classes moyennes salariés au socialisme par le vote et les réformes).

b. La petite bourgeoisie en France. Baudelot – Establet et Malemort

Recensement de la petite bourgeoisie en 1968. Base marxiste. Transfert de plus value en tenant compte de la qualification du travail. Norme du travail ouvrier, travail payé à sa valeur.

3500000 17% de la population active.

3 fractions : a) commerçants b) petite bourgeoisie d’encadrement d’État, c) petite bourgeoisie d’encadrement de l’appareil économique capitaliste.

Les employés et les techniciens sont considérés comme des quasi-prolétaires.

 

c. Les classes moyennes selon Thomas Piketty.

Les hauts revenus en France.

Constate que lors de la tentative de Jospin de supprimer les allocations familiales pour les ménages dont le revenu les plus élevés è les « classes moyennes sont attaquées ».

Les « classes moyennes » vont beaucoup plus haut è entre 20 et 30 000 francs de revenus… « classes moyennes supérieures » è 30 à 50 000 francs de revenus par mois.

 

Autre conception des classes moyennes + de type moyenne bourgeoisie. Vie aisée sans être bourgeoise (hyper riche pour autant).

 

2. Taille, nom, spécificité d’un entre-deux.

 

- Le nom.

Petit bourgeois ou classes moyennes. Avec ou sans s.

Petit bourgeois extrêmement péjoratif. Bourgeois en petit. Classes moyennes revendiquées par une grande partie de la société.

- Taille

Dépend de la taille allouée aux classes supérieures et populaires qui sont généralement pensées d’abord.

avec ou sans les cadres/professeurs.

Tous les salariés.

Et les agriculteurs ?

Gigantesque classe moyenne tous sauf ouvriers è 70% de la population.

20% avec la définition restrictive à la Baudelot.

- Spécificité

Le travail. Halbwachs. Sur les personnes.

Encadrement et pouvoir intermédiaire. Touraine.

Statut intermédiaire.

Place particulière dans le partage de la plus-value.

3. Les CSP intermédiaires : contrastes et limites…

a) Recensement

 

1982

% en 1982

1990

% en 1990

1999

% en 1999

Evol 82-99

1

1466

6,8%

1005

4,5%

627

2,7%

-57%

2

1815

8,5%

1752

7,9%

1525

6,6%

-16%

3

1860

8,7%

2603

11,7%

3023

13,1%

63%

4

3784

17,6%

4464

20,0%

5318

23,1%

41%

5

5502

25,6%

5899

26,5%

6655

28,9%

21%

6

7044

32,8%

6546

29,4%

5905

25,6%

-16%

Champ : population active occupée.

 

Paysage.

 

Noyau. Artisan. Commerçants.

Professions intermédiaires (techniciens, VRP, instituteurs, infirmières). Contremaître (classe ouvrière ou classes moyennes). Revenus proche des classes moyennes. Culture proche plutôt de la classe ouvrière.

Employés.

 

Deux catégories Employés qualifiés / employés non qualifiés. Pour l’instant non distinguées.

54 employés de bureaux è autrefois petite bourgeoisie. Bureaucrate. Rond de cuir. Aujourd’hui prestige très déclinant cas limite.

 

Employés non qualifiés è très proche des ouvriers souvent substituables. Cuisiniers/serveur chez Mc DO.

Anciennes fonctions de domestique/nourrice sont contenues dans ces catégories. (femmes de ménage, assistante maternelles).

 

b) Des différences marquées. Composition par sexe..

Employé 77% de femmes. PI 50%

Or employée souvent marié à des ouvriers. Quelle classe sociale ?

Souvent on considère que c’est familial et que la situation sociale du mari est le meilleur indicateur global.

 

c) et par diplôme.

Employés non qualifiés, quasiment pas de diplôme. Ou employé de bureau. Coexistence avec instit (aujourd’hui bac+3).

4. Les conditions économiques et sociales du développement des classes moyennes

a) La croissance de la taille des sociétés et des besoins en encadrement et en gestion.

Mise en place d’une organisation de travail. Division du travail des fonctions d’encadrement. CF. Fayol. Personnel. Finance. Commercial. Comptabilité.

Gonflement progressif de ses services par rapport à la production. Fonction marketing et finance poids de plus en plus important = fonctions tertiaires.

 

b) La tertiarisation

Place de plus en plus importante des services.

1/3 en 45. + de 2/3 aujourd’hui.

- Opposition tertiaire / industrie. Une opposition économique pertinente ?

Gershuny ?Approche en termes de fonction. Faire ou faire/faire. Un problème de coût fixe/coût marginal. Revient à remettre en cause la distinction tertiaire / secondaire.

 

c) La croissance de l’appareil d’État.

Etat providence. Développement de grandes administrations de gestion des personnes. Education nationale. + gros employeur en France. Sécurité sociale. Travail sociale. Santé.

Développement de place dans ces secteurs. èhausse de la place des classes moyennes.

 

d) Les transformations techniques.

A partir du milieu des 70. Division du travail se déplace. Automatisation d’une partie du travail ouvrier ou délocalisation. Emploi se déplace vers des tâches ou fonctions tertiaires. Un petit peu plus complexe (sans forcément l’être beaucoup).

Informatisation = transformation du contenu de nombreux emplois. Métiers de la saisie. Du contrôle et de l’entretien informatique.

 

4) Hausse de la pop.

Voir STAT.

 

B. Des positions sociales intermédiaires

1) Un niveau intermédiaire

- Encadrement intermédiaire. Position de relais dans l’autorité. Ni pur encadrement. Ni classe ouvrière.

 

- Hiérarchie économique.

Salaires. Intermédiaires.

 

- Hiérarchies socioculturelles.

Mise à part clergé. Diplômes intermédiaires. Compétences de l’écrit généralement demandées.

 

- Mobilité sociale.

2) Le souci du niveau

Peur du déclassement. Maintenir le niveau. La barrière moins importante puisqu’ils tendent à essayer de franchir celle qui les sépare des classes supérieures.

Groupe social assez différencié.

Bourdieu trois groupes. Petite bourgeoisie d’exécution, pb nouvelle, et pb en déclin.

Pratiques sociales différentes.

Commun. La position intermédiaire et la proba d’ascension sociale structure une grande partie des manières d’être et du style de vie.

- lutte contre le laisser-aller. Propreté.

- quête des valeurs sûres. Bonne volonté culturelle

- malthusianisme démographique.

-  épargne.

3) Autonomie ou dépendance

Rapport aux classes supérieures.

Morale politique. Morale sexuelle.

Transformation de la morale sexuelle.

Avant puritanisme sexuel avait cours dans pb. Transformation des années 60, « révolution sexuelle ». Innovations technologiques et sociales (pilules, avortement). Moindre risque de déchéance et de dilapidation du patrimoine.

Transformation de la base de cohésion de la famille – économique + affective. Entente sexuelle joue un + grand rôle. Si mauvaise entente dissolution. Divorce économiquement moins gênant dans les familles ou 2 parents travaillent.

Du coup une morale de répression de la sexualité des filles avant le mariage cède la place à un devoir de plaisir où les expérimentations avant stabilisation sont encouragées.

 

Débat Bourdieu. Etienne Schweissguth.

Bourdieu, reprise de normes sexuelles sous la forme d’un devoir (« du devoir au devoir de plaisir ») venant des classes supérieures (fractions nouvelles). Pour Schweissguth innovations propres aux classes moyennes.

In fine c’est la même chose dans les faits, mais ils n’ont pas la même définition des classes moyennes et des classes supérieures.

 

C. Classes moyennes et la politique

1. Hétérogénéité politique.

Ambiguïté des instances de représentation. Instances de représentations professionnelles. Ex : syndicat d’enseignant. Coordination des infirmières.

Les syndicats, partis cherchant à parler au nom des classes moyennes ont échoué. CGC (uniquement les cadres).

Les partis se disputent l’appui des classes moyennes.

Sociologie politique du vote des classes moyennes. Aujourd’hui clivage important public/privé salarié/indépendant. Allant de gauche à droite.

(Double variable pour expliquer le vote : la classe sociale et l’appartenance religieuse).

Mais ça dépend des trajectoires. Dans certains pays ou à certaines époques fonctionnaires mobilité descendante, vote + réactionnaire.

2. L’identification au système politique établi

Classes moyennes è forte identification au système dans son ensemble.

En France, République instaurée grâce à l’appui des classes moyennes. (même si définition plus large que d’habitude). Haute-bourgeoisie et aristocratie, relative satisfaction dans un système monarchique censitaire.

Gambetta 1872 (parti radical). Appelle la montée de « Couches nouvelles » (différent des anciennes élites et de la classe ouvrière) pour fonder la république alors compromise.

Idéologie bourgeoise de 89 facilement reprise par les classes moyennes en particulier salariées.

Individualisme. Salut individuel (pas dans les classes, ni dans les grandes familles bourgeoises). Souci du confort individuel. Individualisme à l’américaine è recentrement sur la famille nucléaire parents/enfants. Prise des autres membres plus éloignés pris en charge par des institutions publiques ou privées de welfare. Refus de la sociabilité bcp plus communautaire de la classe ouvrière.

Égalitarisme et Méritocratisme. Chacun a les mêmes droits de monter. Ascension sociale à la portée de tous. Nul ne peut se reposer sur le seul héritage. Ascension possible grâce au travail et aux compétences, par deux moyens 1) l’école, 2) le travail (en particulier dans la grande entreprise organisée (carrière)).

Démocratie. Complément des autres valeurs. Egalité. Chacun est représenté également. Chaque voix compte.

Idée que la démocratie peut représenter la société et en particulier les classes moyennes. Ainsi troisième république. Part importante de notables dans les élus. (même si le pb de leur appartenance ou non aux classes moyennes se pose). Thibaudet à « La république des professeurs ». Instituteur, rôle important traditionnellement dans la vie politique locale. En particulier au niveau de la démocratie locale.

3. En cas de crise, un extrémisme du centre.

+ En cas de crise politique et sociale profonde et opposition forte entre deux classes, illusion d’une société représentant et faisant une place aux classes moyennes tombent.

Lipset è « extrémisme du centre », le fascisme est l’expression la plus poussée. En France (cf Cours sur les Cadres, années 30, recherche des solutions de 3ème voie qui conduiront aux expériences de Vichy).

Réaction contre le risque d’éclatement de la société et de déchirement des classes moyennes écartelées entre deux groupes. Réification de valeurs communautaires. (L’État, la nation, la race). Eloge des formes de l’union qui ne laissent pas de place à la division. Fuhrer…

Parti Nazi è classes moyennes + solides appuis.

Fascisme comme l’expression de classes moyennes en déclin.

Le fascisme des années 30 est à la fois « national » et « socialiste », conservateur et plébéien. Il résout par la dictature et la terreur les contradictions, devenues insupportables, des classes moyennes.

 

La montée des extrémismes de droite en Europe dans les 1980/1990 n’a pas les mêmes supports que celui des années 30. Part des classes ouvrières nationales (hors immigrées) + importantes.